One-true-path
#1
Jetons un pavé dans la marre : les one-true-paths m'ont toujours laissé sceptique. Sceptique est bien entendu le mot poli pour dire que je trouve cela sans intérêt.
Vous voulez un OTP ? Prenez n'importe quel roman, commencez à le lire. Arrêtez la lecture : que se passera-t-il au prochain paragraphe ?
Vérifiez... Perdu, recommencez le roman depuis le début !

Ce qui m'avait attiré il y a plusieurs années, à la lecture de mon premier Loup Solitaire, c'était le sentiment que l'histoire aurait pu être différente en fonction de mes choix et du hasard.
Que se serait-il passé si... ? est pour moi un élément important d'une AVH.
Je peux comprendre qu'à une époque, des auteurs aient pu tenter les OTP. Besoin d'explorer les possibilités de la littérature interactive, nécessité de créer des genres différents.
Mais surtout, soyons lucides : les OTP répondent à un besoin bien précis, celui de maîtriser la taille du récit, et donc du livre qui sera publié. On ne peut pas faire mieux ! En dehors des bons choix, tous les autres mènent droit dans le mur. Cette contrainte n'a plus lieu d'exister.

Il en faut pour tous les goûts et pour tout le monde, bien entendu. Mais alors, il ne faut pas confondre livre interactif et casse-tête littéraire.
Dans la forme, ça se ressemble, mais les deux ne répondent pas du tout aux mêmes critères.
Ainsi passe la gloire du monde
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#2
Rolleyes 
Disons que l'OTP est plus près du jeu-livre que du livre-jeu. C'est un défi, un peu comme un jeu de plate-forme : a toi de trouver le seul et unique bon chemin. Donc effectivement, on va se farcir toujours et encore les meme paragraphe, mais dans un jeu de plate-forme, c'est la même punition : toujours les mêmes décors (et pourtant, le joueur retourne au rab pour se farcir le saut au pixel près du 5eme level...Rolleyes )

Juste au cas ou, lis l'Ode aux OTPs de JFM Mrgreen
сыграем !
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#3
Intéressante comparaison entre les OTP et les jeux de plate-forme en 2D. Les jeux de plate-forme ont eu leur heure de gloire, mais sont dépassés depuis longtemps par la technologie, les innovations et les formes alternatives d'immersion dans un scénario. Le genre existe toujours, mais concrètement, il est devenu marginal, anecdotique.

Tout évolue.

(j'ai lu l'ode aux OTPs, c'est pour cela que je me suis bien gardé de donner un avis sur les goûts des autres, que je respecte.)
Ainsi passe la gloire du monde
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#4
(26/03/2013, 11:22)ART a écrit : Intéressante comparaison entre les OTP et les jeux de plate-forme en 2D. Les jeux de plate-forme ont eu leur heure de gloire, mais sont dépassés depuis longtemps par la technologie, les innovations et les formes alternatives d'immersion dans un scénario. Le genre existe toujours, mais concrètement, il est devenu marginal, anecdotique.
Marginal, anecdotique, me semble assez exagéré. Mais en effet, ce genre qui occupait le somment dans les années 80-90 a perdu cette domination.

Les OTP (qu'ils soient linéaires ou non) simplifient surtout le travail de l'auteur pour qui la gestion des paragraphes convergents et les bêta-tests sont beaucoup plus aisées.
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#5
(26/03/2013, 11:22)ART a écrit : Intéressante comparaison entre les OTP et les jeux de plate-forme en 2D. Les jeux de plate-forme ont eu leur heure de gloire, mais sont dépassés depuis longtemps par la technologie, les innovations et les formes alternatives d'immersion dans un scénario. Le genre existe toujours, mais concrètement, il est devenu marginal, anecdotique.

Tout évolue.

(j'ai lu l'ode aux OTPs, c'est pour cela que je me suis bien gardé de donner un avis sur les goûts des autres, que je respecte.)

Je pense qu'on peut encore faire de bon OTP. Un truc bien prenant où le "seul" chemin est justifié pourrait être sûrement plus ludique que casse-tête.

Mais comme tu l'as dit dans ton premier message, vu que tu assimiles livre-jeu à histoire alternative, il est normal que tu ne trouves pas l'OTP intéressant (puisqu'effectivement, il ne propose PAS d'histoire alternative).
Dans ce cas là, la discussion n'a pas lieu d'être... Mrgreen
сыграем !
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#6
Il existe une multitude de sortes d'OTP, il est donc impossible de dire : ce LDVELH a été écrit pour me c....
Il y a tout de même une différence entre un OTP "facile" (environ 4 objets cachés, du moins, si on peut appeler ça un casse-tête), et un OTP "difficile" (au moins 10 objets planqués).
Entre un OTP linéaire, et non-linéaire.
Entre un OTP baclé et un chef d'oeuvre de la littérature.

Je pense que l'image de ce genre a été souvent bafoué par certains LDVELH où l'auteur en rajoute en donnant des combats impossibles.
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#7
Pour moi la labyrinthe de la mort est l'exemple du "bon" OTP car là c'est justifié.

J'aime pas les trucs a la con du style 63 objets a trouver (de maniere anarchique et sans rapport) pour avoir une chance de vaincre.
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#8
J'avais cru comprendre que les OTP typiques des derniers Défis Fantastiques des années 90 répondaient à une demande des fans qui souhaitaient toujours plus de difficulté.
Disons que certains auteurs (Mason?) l'ont justifié ainsi.
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#9
Pour ma part, je déteste. Dans mes avh, je multiplie les chemins et itinéraires, c'est un peu une "marque de fabrique".
Je trouve que ça donne un sentiment de liberté, on est vraiment maître de son aventure, on choisit, on décide.
Autre avantage, si l'avh est plaisante, le fait d'avoir plusieurs chemins peut donner envie de recommencer pour voir comment ça se passe si on prend un autre itinéraire.
Je suis beaucoup plus ouvert à la linéarité, qui peut être bien faîte et compensée par une bonne histoire ou une bonne immersion. Je pense par exemple à "La croisade du désespoir" de LS, très linéaire, mais très bon.
Après, un OTP comme "Le manoir de l'Enfer", c'est différent. C'est si vicelard, si génialement tordu, que c'est plus une aventure, c'est un défi, un challenge. On vient de se planter et de crever pour la quatrième fois et on le refaît quand-même en se disant :"Attends un peu mon salaud, cette fois..."
Par contre, l'OTP genre "La crypte du sorcier" où on a perdu dès le premier paragraphe si on prend pas le bon chemin, où il faut se trimballer un bazar ambulant d'objets et récolter une foule d'indices à la con, là c'est NO WAY !
Anywhere out of the world
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#10
(27/03/2013, 11:16)Voyageur Solitaire a écrit : un OTP comme "Le manoir de l'Enfer", c'est différent. C'est si vicelard, si génialement tordu, que c'est plus une aventure, c'est un défi, un challenge. On vient de se planter et de crever pour la quatrième fois et on le refaît quand-même en se disant :"Attends un peu mon salaud, cette fois..."
Par contre, l'OTP genre "La crypte du sorcier" où on a perdu dès le premier paragraphe si on prend pas le bon chemin, où il faut se trimballer un bazar ambulant d'objets et récolter une foule d'indices à la con, là c'est NO WAY !
Tout à fait d'accord !

Pour moi l'AVH parfaite serait un monde assez ouvert où il faudrait trouver des objets indispensables. Les pistes seraient nombreuses, les relectures possibles et le défi toujours présent.
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#11
Le Manoir de l'Enfer est aussi intéressant parce que c'est une expérience bizarre après une autre !
Que tu sois sur un chemin condamné ou pas, le fait de "vivre" une scène comme être planqué dans le laboratoire d'un savant-fou, être capturé par un bourreau avec un bandeau sur l'œil, faire face à un vampire, se retrouver bloqué dans une cérémonie de sacrifice humain avec des fanatiques à tête de bouc, parler à trois prisonniers dans un cachot, se déguiser en sectateur et être pris pour un bourreau par un prisonnier condamné à mort, passer derrière un miroir pour trouver un objet caché... Tout ça, c'est des moments géniaux... Donc on s'en fout un peu si derrière, la mécanique est un peu bancale, que la plupart des combats sont totalement inutiles, et qu'il y a qu'un seul chemin pour réussir. L'ambiance est juste top ! On s'emmerde à aucun moment !
Mais même si c'est un de mes préférés, peut-être MON préféré, je reste très critique sur le fait qu'il faut absolument perdre plusieurs fois pour connaître les solutions. Un bon LDVLEH/une bonne AVH devrait toujours donner des indices sur la manière de vaincre un piège, pas se baser sur le système de "trial and error", qui fait que thématiquement, le personnage a l'air d'être un devin...
Mr. Shadow

Doux mon cœur, fermes mes intentions. -mantra Psi
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#12
(27/03/2013, 11:16)Voyageur Solitaire a écrit : Après, un OTP comme "Le manoir de l'Enfer", c'est différent. C'est si vicelard, si génialement tordu, que c'est plus une aventure, c'est un défi, un challenge. On vient de se planter et de crever pour la quatrième fois et on le refaît quand-même en se disant :"Attends un peu mon salaud, cette fois..."
Par contre, l'OTP genre "La crypte du sorcier" où on a perdu dès le premier paragraphe si on prend pas le bon chemin, où il faut se trimballer un bazar ambulant d'objets et récolter une foule d'indices à la con, là c'est NO WAY !

En gros, tu aimes bien les bons OTP et tu n'aimes pas les mauvais.
Ce n'est pas un problème d'OTP mais plutôt un problème de qualité de bouquin.

Un OTP bien fait, avec plein de passages à débloquer et découvrir, et la satisfaction d’avoir triomphé à la fin, sans PFA arbitraire en chemin, c’est un plaisir à lire et à affronter.
Je crains davantage les "OP" (one-path) style Loup Solitaire 3ème et 4ème cycle qui sont des romans avec un semblant d’interactivité. Ils se trouvent vite confrontés à la concurrence des romans non interactifs. Pas à leur avantage.
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