[Métamorphoses 2] L'Oracle de Balkh
#1
Ce second épisode de la série est la suite directe et sans transition du premier. Après la dernière partie soporifique de l'Homme aux Cent Visages, j'ai eu l'agréable surprise d'être happé par le début de son successeur.

L'action commence tout de suite avec un combat contre trois adversaires. Si l'on a la chance d'échouer au premier test de Pouvoir (et oui, toujours les mêmes règles bancales), cet affrontement se voit étalé sur plusieurs paragraphes où les actions de chaque protagoniste sont détaillées dans les moindres séquences.
Puis on entame le voyage vers la ville d'Ambryn mais notre route croise rapidement celle d'une compagnie d'artistes. J'ai particulièrement aimé ce passage du livre, peu important au final dans le cadre de notre quête mais riche en originalité et en émotions. Le style de Gildas Sagot est à son apogée pour nous inspirer les sentiments de Jack Madrygal qui se lie d'affection pour ces bateleurs. Le temps passé en leur compagnie est brillamment décrit avec des personnages réalistes, fins et qui interagissent avec nous. Seuls les dialogues sont un peu trop soutenus dans leur ton mais on peut imputer cela au caractère anciennement médiéval du monde de Thulé (civilisation pseudo celtique).
La suite n'est pas non plus inintéressante avec une rencontre hostile quelque peu angoissante. Mais tout la pression s'écroule comme un château de cartes en arrivant à Ambryn, un peu le même schéma que pour le premier tome.

Dès lors, la linéarité est impitoyable avec pour seul choix l'ordre de visite des quartiers de la ville.
Les scènes d'action disparaissent purement et simplement à l'exception de la scène de couverture qui tient sur un ou deux paragraphes.
L'ambiance n'a plus rien à voir avec les gens du cirque car les personnes importantes que nous rencontrons (le grand druide, notre guide en ville, le mage de la fin...) pratiquent uniquement le monologue.
Le seul intérêt de cette partie de l'aventure et de nous en apprendre beaucoup sur l'histoire, la mythologie et la géographie du monde de Thulé. Des informations intéressantes qui donnent corps à cet univers de plus en plus intrigant, qui laissent entrevoir de nombreuses et étonnantes révélations dans la suite de la saga. Mais comme celle-ci s'est achevée prématurément, que les tomes 3 et 4 ne sortiront jamais, cela nous fait au final une belle jambe!

Donc l'aventure se termine en roue libre avec la lecture de longs paragraphes qui n'ont même pas grand intérêt dans leur contenu.
Quant au jeu, il est encore assez intéressant au début si on prend le personnage pré-établi avec ses 3 points de pouvoir (sinon on réussit tous les tests). Mais l'aspect ludique disparaît complètement dans la seconde moitié du bouquin, sauf si l'on admet que l'achat de nouvelles armes et armures plus performantes mais qui ne serviront à rien s'apparente encore à du jeu.

Une nouvelle déception donc pour une série inachevée de faible qualité. J'aurais bien aimé connaître la suite tout de même car on sent que l'auteur avait prévu un scénario sur le long terme et certains mystères ne seront donc jamais éclaircis. Cependant, le concept d'une série basée sur des métamorphoses incessantes, s'il est original, a été très mal pensé. Reste le mince intérêt d'évoluer dans un monde étrange et dont on ne connaît rien. Mais cela n'a pas la saveur de Dorgan.
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#2
Je ne me souviens plus que de bribes de ce livre-là. Il me semble en effet que le combat du tout début est assez développé à la condition (peu probable si on importe son personnage du premier livre) de ne pas réussir sa transformation (auquel cas on se transforme en Cerbère et l'affaire est vite pliée).

Le cirque itinérant est sympathique, mais il me semble que le choix de la personne avec laquelle on s'entraîne n'a aucun effet concret (peut-être qu'il en aurait eu un dans l'un des deux livres suivants ?). J'avais choisi la funambule, raisonnant que développer son sens de l'équilibre peut éviter des accidents bien désagréables.

Le problème principal que j'avais eu avec le livre, c'est l'absence totale de difficulté. Dans le premier tome, une transformation réussie signifiait une victoire presque certaine, mais dans celui-ci, le "presque" est souvent de trop. Il me semble qu'à un moment, on se change en une sorte de dragon marin pour affronter un kraken ou quelque chose du genre. Quand on a ce genre de pouvoir, il devient difficile de se faire encore du souci !
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#3
Un dragon tortue en effet.

Oui le choix de l'artiste est ludiquement inutile. Mais j'avais bien apprécié le jongleur et donc appris son métier. Tout ça était très bien écrit (et j'ai fini par me faire appeler Jack-des-Cinq!)
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