[Heros 4] L'Etreinte immortelle
#1
Dans la même veine que le Dome Egloïde, celle-ci m'a bien plu tant au niveau du récit que du jeu.

J'ai trouvé très original et passionnant le fait d'interpréter un héros mythologique capable de vaincre les plus puissantes créatures seulement avec le chant divin de sa lyre. C'est une expérience particulière et très bien pensée que de se passer d'épée et de sang (quoique le notre puisse couler) ainsi que de recruter à tours de bras nos adversaires vaincus. Le plus fort est que ça tient très bien la
route au niveau ludique.
On peut vaincre quelle que soit notre distribution de points initiale et ce, grâce aux trois faveurs de Dionysos mais aussi puisque certaines voies offrent des bonus efficaces. Le domaine élémentaire de prédilection permet des relectures intéressantes et on n'est au final que peu tributaire du hasard. Ajoutons à cela une difficulté bien dosée (j'ai réussi l'aventure à ma 3ème tentative, quoique en ayant triché pour les énigmes parce que je ne voulais pas me prendre une 2ème rouste successive par Hadès) et on obtient une NVH très plaisante à jouer.

Quant au contenu, c'est toujours bien écrit, ça se laisse agréablement lire. Malheureusement pour moi, j'avais fait il y a peu l'Odyssée d'Althéos et toute l'aventure rappelle inévitablement le long passage aux Enfers. La succession de monstres et mythes rencontrés a un côté un peu trop encyclopédique à mon goût, dans le sens où tous les personnages ont quelque chose à raconter sur leur vie passée et ne s'en privent pas. C'est logique dans le contexte mais ça fait un peu artificiel, un peu livre d'histoire mythologique alors que l'on est en train de vivre une aventure quand même tragique et désespérée.

Mais ça ne gâche pas vraiment le plaisir. Il est assez jouissif de pouvoir s'entretenir avec des créatures de légendes et des divinités. Les monstres sont tous intéressants avec une mention particulière pour les trois Erinyes qui nous parlent avant de nous combattre.
C'est une aventure à la fois originale, bien écrite et amusante à jouer, donc réussie.
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#2
Ayant enfin commencé les Héros, logiquement par la dernière aventure du dernier numéro paru, je viens tout juste de découvrir cette dernière création de Sukumvit, qui est pour l'heure clairement ma préférée parmi celles issues de sa plume.

J'ai beaucoup aimé le héros et le principe de charmer nos adversaires plutôt que les tuer. L'aventure est non-linéaire, la difficulté bien dosée, la possibilité de choisir un domaine de prédilection sympathique et correctement géré. L'univers de la Grèce Antique n'est pas mon préféré, en ayant trop mangé étant petit, mais il tourne bien. C'est de manière générale une balade, et de fait une aventure, sympathique. On pourrait peut-être justement lui reprocher un aspect presque champêtre, les Enfers n'étant finalement pas trop mal fréquentés, à quelques folles furieuses avec des fouets près. Par exemple, j'ai failli y passer aux Champs Élysés, alors que le Tartare ne m'a pas posé de problème.

Un détail m'a cependant considérablement gêné : les énigmes finales. Alors qu'il s'agit d'un des rares points de passage obligatoires pour triompher, je n'ai tout simplement pas trouvé la réponse à ces questions, même en fouillant les paragraphes un par un. Ai-je raté quelque chose, comme une information dissimulée dans l'introduction ou ailleurs, ou les réponses ne sont-elles réellement pas dans le magazine, et doivent surgir de notre culture générale ?
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#3
Merci à vous deux, ça me touche beaucoup !

En ce qui me concerne, je n'ai jamais pris autant de plaisir à écrire une aventure que celle-ci (à tel point que j'ai énormément de mal à réécrire des avh depuis, d'ailleurs). J'ai vraiment passé deux semaines de vacances complètes dessus, du matin au soir. Cela m'a fait du bien, car je me suis senti dans une position plus humble : je n'étais qu'une sorte de passeur, faisant une synthèse de toutes ces histoires folles. Ce qui j'ai essayé de faire passer, c'est simplement mon attrait pour les grandes et belles histoires. Et particulièrement celle d'Orphée et Eurydice, que j'ai toujours considérée comme la plus belle histoire d'amour tragique de tous les temps. Et je pensais, à tort puisque Fitz vient de dire le contraire, que les enfers, qui consistent quand même en le donjon le plus incroyable à exploiter en terme d'imagination et de jeu, n'avait pas encore été utilisé. Comme quoi, on croit toujours être le premier, et en fait les bonnes idées se retrouvent partout.
Et puis j'aime la dimension spirituelle de la mythologie grecque, car on sent bien que ça ne se prend pas au sérieux, que c'est fabuleux tout en étant du grand délire poétique. Imaginez la Bible mais écrite par des poètes se laissant aller au gré de leurs inspirations fantaisistes avec humour et tendresse.
Pour le jeu, j'ai suivi mes deux préceptes habituels : plus c'est simple, plus c'est flexible et dynamique. 2 - l'important, ce qu'il faut travailler et étudier à fond, ce n'est pas les règles en elles-mêmes mais la manière dont l'aventure les exploite.

Pour l'énigme, je reconnais que j'ai été un peu vache. En effet, les informations à trouver sont noyées entre plein d'autres, et elles sont assez anecdotiques. Je vais donc donner un indice qui devra facilement vous faire trouver : Le juge et l'arbre.
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