Mini-AVH
#1
Bonjour !

J'ai préparé une mini-AVH, afin de tester mon style auprès de vous. L'absence de règles est également voulue. La voici :

1
Il est sept heures du matin. Vous vous êtes levé tôt car aujourd'hui, c'est décidé, vous allez trouver du travail ! De fraîches ablutions, un rasage de près, un café serré, vous êtes fin prêt pour partir à l'aventure.
Vous embrassez votre petite femme, et vous coiffant énergiquement de votre casquette, sortez de votre baraque.

Si vous souhaitez aller acheter le journal, rendez-vous au 14. Vous pouvez aussi aller saluer votre voisin Centofiori, le plâtrier, au 3.


2
C'est à pied que vous franchissez la Zone et gagnez le XVème arrondissement. Parvenu au 6, rue Ollier, vous comprenez votre erreur en apercevant vos godillots tout crottés après la traversée de cet immense bidonville. Vous tentez d'enlever le plus gros, barbouillant copieusement le décrottoir à l'entrée de l'immeuble voisin, mais c'est peine perdue. Quoi qu'il en soit vous ne comptez pas faire demi-tour, que cela plaise ou non ! Vous pénétrez donc dans la bâtisse d'un étage par une large porte à galandage. L'entrée forme une voie qui traverse le bâtiment et débouche sur une cour spacieuse mais encombrée de caisses et matériels divers, bordée de vastes ateliers et de hangars. A cette heure tout est calme, seul un groupe d'hommes, visiblement des chômeurs, est rassemblé non loin. Vous rejoignez la troupe et patientez dans le petit vent frais du matin jusqu'à ce qu'un col blanc surgisse et s'adresse à vous tous :
« Les Établissements Allinquant recherchent des magasiniers capables et, de préférence, qualifiés. Trois postes sont à pourvoir, rémunérés à hauteur de quatre francs de l'heure. Le rythme de travail adopté est calqué sur la semaine anglaise. » C'est une offre très intéressante, vraiment, mais de toutes façons ici personne ne ferait la fine bouche. Hélas pour vous, étant donné le nombre de candidats, sans qualification aucune vous ne parvenez pas à obtenir de poste, et vous repartez la mort dans l'âme.

Vous pouvez arrêter là pour aujourd'hui ou bien chercher en désespoir de cause à la seconde adresse, à Vitry, bien qu'il soit peut-être un peu trop tard désormais. Si vous avez encore le courage de mener une telle expédition, rendez-vous donc au 13.


3
« - Alors, toujours pas de travail ? c'est Ercole Centofiori qui vous salue depuis l'embrasure de la porte, d'un air bonhomme. Père de trois enfants.
- Oh mais ! Aujourd'hui je suis sûr que je trouve.
- Tu as un bon renseignement ?
- Non.
Centofiori reste méditatif un instant, puis déclare :
- Tu sais, j'ai travaillé au chantier de l'Exposition. On pourrait aller voir le patron pour lui demander du travail. »

Vous n'êtes pas qualifié dans le bâtiment. Toutefois si vous acceptez rendez-vous au 5. Sinon vous pouvez chercher de l'emploi ici-même, rendez-vous au 9.


4
Il vous faut passer par Paris. Vous sautez dans le tramway 123 puis changez au Pont de Tolbiac pour le 105 qui cahote en longeant la Seine vers le sud. Au fur et à mesure que vous vous éloignez de la capitale les usines s'entassent et se pressent sur les berges, leurs fumées s'étalant dans le ciel bleu de ce mois de mai. Cependant on ne peut manquer l'arrivée à Vitry, car une gigantesque centrale y est en construction, et déjà se dressent les ébauches de quatre énormes cheminées. Le tramway poursuit sa route puis, après un arrêt en gare de Vitry, atteint son terminus à l'Église Saint-Germain. Vous demandez votre chemin au wattman, puis descendez sur la place du marché, déserte. Avisant l'église vous remontez l'avenue puis, parvenu à la petite mairie de pierre blanche, vous traversez la place Saint-Aubin et vous engagez dans la rue du même nom, bordée de maisons de ville peu élevées et de guingois. Tout droit, vous a-t-on indiqué. Visiblement il y a une autre ligne de tramway qui passe ici, mais vous avez plus vite fait de vous faire transporter paisiblement dans une carriole chargée de lilas coupé. Enfin vous saluez le cocher, parvenu au 103, et considérez les lieux : le portail s'orne de l'enseigne MECANIQUE GENERALE – KUSTNER FRERES & Cie SA – 103, Av. Rouget de Lisle, 103. Au demeurant le vacarme qui s'en échappe ne laisse aucun doute quant à l'activité fébrile de la taule. Au delà des grilles s'étend une cour centrale bordée de deux bâtiments aux toitures en sheds. Elle est dominée dans le fond par le pignon d'une bâtisse de briquettes blanches aux renforts rehaussés de vert.
Vous franchissez la porte et saluez un ouvrier qui s'approche l'air interrogatif. Vous vous présentez et il vous adresse aussitôt à la direction, dans le bâtiment du fond. En traversant la cour vous jetez un coups d'œil de-ci de-là et prenez la mesure de l'entreprise : visiblement ce n'est pas un simple atelier d'usinage, mais une immense fabrique dont les rangées de machines-outils disparaissent dans les volutes de poussières. Au plafond se découpent des myriades d'arbres d'acier dont les courroies tournent à des vitesses folles, dans des claquements et des sifflements endiablés, et par delà les dents de scie du toit vous apercevez le panache de fumée blanche des turbines à vapeur.

Vous entrez finalement dans l'édifice. L'homme qui vous reçoit, dans un bureau exigu perché au deuxième étage, vous assure aussitôt qu'il y a de la place pour tout bon ouvrier. Il vous demande vos qualifications et vous lui répondez avec espoir avoir travaillé au chantier naval de Monfalcone.
« - Chantier naval, hum ? Et à quel poste ?
- Plombier.
- Nous verrons bien ce que vous valez. Je ne puis vous proposer le poste de tourneur, mais pour commencer vous serez raboteur. La paye est de 3 francs et 90 centimes l'heure, cela vous convient-il ?
- Oui oui !
- Parfait. Dans ce cas je vous invite à signer votre contrat. Vous pourrez commencer maintenant.
Tandis que le patron dispose votre contrat d'embauche sur la table, il se déride quelque peu et vous félicite en ces termes :
- Travaillez dur et vous serez récompensé à la hauteur de vos efforts. Quel meilleur garant de votre emploi que la prospérité de l'entreprise ? Vous pourrez vous féliciter de votre travail et pour longtemps. »


5
Vous marchez jusqu'à trouver la ligne 4 Porte d'Orléans puis cheminez en direction du XIème arrondissement. Après avoir changé pour la ligne 3, vous descendez au Père Lachaise et remontez le boulevard Ménilmontant. Centofiori vous mène alors par de petites ruelles pavées jusqu'au 14, passage Courtois. La façade de plâtre blanc est percée d'un portail au dessus duquel est peint en grosses lettres noires L. BOURRAT & FILS AINE - Maçonnerie et Ciments.
Vous entrez.
Votre compère vous dirige vers un bureau où un homme de forte constitution aux bacchantes blanches est assis, un document dans ses grosses mains calleuses. Du seuil vous frappez quelques coups discrets et celui-ci vous jette subitement un regard par dessus ses binocles.
« - Ah ! Ercole ! Entre ! s'exclame-t-il alors. Tu cherches du travail ?
- Oui monsieur Bourrat. Je suis venu avec un ami, qui est aussi dans le besoin.
- Tu as de la chance, j'ai justement un nouveau contrat, à Charenton. Il s'agit de construire un pavillon, c'est largement dans tes cordes et tu tombes bien. Et vous, qui êtes vous ? » dit-il en vous regardant.
Vous vous présentez et tâchez de dissimuler votre inexpérience dans le bâtiment, sans grand succès cependant. Toutefois il accepte de vous embaucher comme manœuvre, auprès de Centofiori.

Bourrat vous propose alors de vous rendre immédiatement sur le chantier, auquel cas il consent à vous faire une petite avance sur salaire. Si vous acceptez rendez-vous au 11. Si vous préférez commencer demain (à la première heure !) allez au 6.


6
Passée la Porte d'Orléans, sur la droite débouche bientôt une petite venelle, la rue Raymond. Là, au 7, se trouve le restaurant de la famille Menozzi. C'est eux qui ont hébergé votre femme quand elle est venue d'Italie il y a de ça trois ans, et elle y travaille toujours. D'ailleurs c'est ici que vous l'avez rencontrée.
C'est au soir, après une journée faste en compagnie de votre acolyte, que vous entrez dans la salle bondée. A travers le brouillard de la fumée des pipes et cigarettes vous parviennent les éclats sonores de discussions en italien et l'odeur de la pastasciutta règne en ces lieux. Cependant autour de vous les mines sont moroses, et les paroles sévères. Vous vous mêlez à un des groupes et l'on vous apprend qu'il s'est passé des événements inquiétants dans la journée, ici-même. Plusieurs habitués ont été agressés par des types en automobile, tout s'est passé ici sur le trottoir, et le vieux Badoglio est mort… Vous ne le connaissiez pas personnellement, c'était plus un ami de Centofiori, mais tout le monde savait que c'était un rouge. Le nom de Mussolini parcourt l'assemblée dans un frémissement - les fascistes !

En regagnant votre baraque, vous annoncez la nouvelle de votre embauche à votre femme. Tous deux espérez sincèrement pouvoir obtenir ainsi votre naturalisation.


7
Vous longez l'enceinte sur plusieurs centaines de mètres, remontant les convois de camions qui vous frôlent à grands fracas, avant de tomber finalement sur l'entrée du site. Celle-ci est dotée d'une barrière et une maisonnette se trouve tout à côté. On vous hèle depuis la baraque de planches et vous approchez.
« - C'est pour quoi ?
- Bonjour, excusez-moi, je venais voir si jamais vous auriez du travail pour un homme solide et…
- Nan, y'a pas de boulot pour toi ici.
- S'il vous plaît, j'ai une femme, elle attend un enfant, j'ai besoin de travailler, je peux…
- Tu comprends pas le français ?! Y'a pas de boulot j'te dis ! …Merde alors, dégage sale macaroni ! »
Sans crier gare, emporté par la fureur, vous lui allongez un gnon à travers le guichet. Mais si le fâcheux disparaît subitement de la scène c'est pour laisser place à un guignol, qui vous saute au collet. En poussant des exclamations furibondes il vous met les pinces et vous traîne manu militari au commissariat, où, il vous le promet, l'on va s'occuper de vous. Après les formalités d'usage on vous met au frais, avant de vous signifier quelques temps plus tard votre expulsion.


8
Une fois restauré, vous sautez dans le tramway qui cahote en longeant la Seine vers le sud. Au fur et à mesure que vous vous éloignez de la capitale les usines s'entassent et se pressent sur les berges, leurs fumées s'étalant dans le ciel bleu de ce mois de mai. Cependant on ne peut manquer l'arrivée à Vitry, car une gigantesque centrale à charbon y est en construction, et déjà se dressent les ébauches de quatre énormes cheminées. Le tramway poursuit son cheminement puis, après un arrêt en gare de Vitry, atteint son terminus à l'Église Saint-Germain. Vous demandez votre chemin au wattman, puis descendez sur la place du marché, déserte. Avisant l'église vous remontez l'avenue puis, parvenu à la petite mairie de pierre blanche, vous traversez la place Saint-Aubin et vous engagez dans la rue du même nom, bordée de maisons de ville peu élevées et de guingois. Tout droit, vous a-t-on indiqué. Visiblement il y a une autre ligne de tramway qui passe ici, mais vous avez plus vite fait de vous faire transporter paisiblement dans une carriole chargée de lilas coupé. Enfin vous saluez le cocher, parvenu au 103, et considérez les lieux : le portail s'orne de l'enseigne MECANIQUE GENERALE – KUSTNER FRERES & Cie SA – 103, Av. Rouget de Lisle, 103. Au demeurant le vacarme qui s'en échappe ne laisse aucun doute quant à l'activité fébrile de la taule. Au delà des grilles s'étend une cour centrale bordée de deux bâtiments aux toitures en sheds. Elle est dominée dans le fond par le pignon d'une bâtisse de briquettes blanches aux renforts rehaussés de vert.
Vous franchissez la porte et saluez un ouvrier qui s'approche l'air interrogatif. Vous vous présentez et il vous adresse aussitôt à la direction, dans le bâtiment du fond. En traversant la cour vous jetez un coups d'œil de-ci de-là et prenez la mesure de l'entreprise : visiblement ce n'est pas un simple atelier d'usinage, mais une immense fabrique dont les rangées de machines-outils disparaissent dans les volutes de poussières. Au plafond se découpent des myriades d'arbres d'acier dont les courroies tournent à des vitesses folles, dans des claquements et des sifflements endiablés, et par delà les dents de scie du toit vous apercevez le panache de fumée blanche des turbines à vapeur.

Vous entrez finalement dans l'édifice. L'homme qui vous reçoit, dans un bureau exigu perché au deuxième étage, vous signifie tout de suite que la totalité des postes est pourvue. Vous insistez un peu, pour la forme, mais c'est peine perdue. Le cœur lourd, vous regagnez votre foyer ; peut-être aurez-vous plus de chance demain.


9
Dépassant la place Jaurès qui s'anime peu à peu, vous vous engagez dans la rue de Fontenay, dominée par les imposants édifices de briquettes de la Compagnie pour la fabrication des compteurs et matériels d'usines à gaz. Les employés sont nombreux et se pressent à l'entrée étroite de l'usine. Vous interrogez l'un d'entre eux, mais il n'y a pas d'embauches prévues à sa connaissance. Au contraire.

Si vous souhaitez tout de même tenter votre chance ici, allez au 10. Sinon, allez au 16.


10
Vous parvenez à entrer dans la courette de l'établissement. Contre un des murs se trouve une sorte d'appentis étriqué sur le linteau duquel est peint « ACCUEIL ». Vous y pénétrez mais n'avez pas le temps d'ouvrir la bouche que le préposé s'exclame :
« Je t'ai déjà vu toi ! Pourquoi tu reviens ? » Et il vous chasse.

Rendez-vous au 16.


11
Le temps de tamponner votre carte de service temporaire et vous voici sur la route, avec votre collègue. Vous ne tardez pas cependant à constater qu'il est l'heure du déjeûner, comme sonne midi. Vos trois francs six sous en poche, vous comptez bien vous taper un petit gueuleton. La même pensée a dû traverser l'esprit de Centofiori qui vous regarde l'air joyeux. Après tout, quitte à faire un petit détour, il convient d'arroser votre fortune comme il se doit.
« - Allons chez Menozzi !
- Oh oui ! Chez Menozzi ! »
Passée la Porte d'Orléans, sur la droite débouche bientôt une petite venelle, la rue Raymond. Là, au 7, se trouve le restaurant de la famille Menozzi. C'est eux qui ont hébergé votre femme quand elle est venue d'Italie il y a de ça trois ans, et elle y travaille toujours. D'ailleurs c'est ici que vous l'avez rencontrée.
Quand vous entrez la salle est déjà bien remplie. A travers le brouillard de la fumée des pipes et cigarettes vous parviennent les éclats sonores de discussions en italien et l'odeur de la sauce tomate règne en ces lieux. Le père Menozzi vous aperçoit et tout en vous faisant prendre place il crie en direction des cuisines « Carmela, tuo marito è qui ! » puis il va chercher vos serviettes. Votre femme passe la tête dans l'encadrement et vous sourit. Centofiori et vous lui commandez son fameux Osso Buco qui lui a valu une renommée dans tout Montrouge. Le coup de feu n'est pas le moment le plus approprié pour la causette mais vous parvenez tout de même à lui apprendre la bonne nouvelle, dans l'euphorie générale. Menozzi vous offre un verre.

Vous n'auriez peut-être pas dû faire tant ripaille, mais prenant votre courage à deux mains vous poursuivez votre route vers Charenton. Vous franchissez le portail de l'hôpital psychiatrique le cœur léger, en riant de concert, pour rejoindre l'équipe des maçons qui ont également fini leur frichti. La journée est belle et vous avez trouvé du travail, le temps de voir venir.


12
Sans plus vous soucier des passants, vous approchez du mur de planches, sautez et agrippez vos deux mains au sommet, puis jouant des pieds contre la paroi vous vous élevez progressivement jusqu'à basculer de l'autre côté.
Il y a du monde qui s'active, c'est indéniable, mais vous ne savez pas trop quoi faire, où aller, à qui vous adresser… Vous n'avez pas fait trois pas qu'un cri retentit : « Halte ! » Un cogne se radine et vous alpague aussi sec.
« - Je cherche du travail…
- Vous n'êtes pas le seul mon gaillard, et vous n'avez rien à faire ici. Au poste ! » déclare-t-il d'un ton blasé en vous menottant. Face, profil, enfin on vous dit de déguerpir. Dehors la nuit tombe, et vous filez tête basse. Demain sera un autre jour…


13
Le courage, certes, vous l'avez, mais pas les forces. Aussi, avant d'entamer votre périple en tramway vers la banlieue sud, vous vous arrêtez à une soupe populaire du XVème arrondissement, que vous connaissez bien, et où l'on sert quelques fois de la soupe grasse. Hélas cette fois-ci vous n'en aurez que maigre. Cependant aujourd'hui il semble se passer quelque chose de particulier. Un attroupement s'est formé qui déborde sur la chaussée et bientôt des banderoles sont déployées, sur lesquelles on peut lire des slogans tels que « Les chômeurs veulent du travail » ou bien « Du travail et du pain » : apparemment une manifestation se prépare, sous l'œil sévère d'un gardien de la paix. La file s'étire le long de la cambuse et vous prenez votre mal en patience. Après une attente interminable à piétiner, quand vient votre tour l'on vous sert un brouet clair mais le pain est à discrétion. Vous engloutissez le tout ; il vous reste à décider ce que vous allez faire ensuite.

Si vous souhaitez poursuivre votre quête d'emploi, allez au 8. Autrement vous avez la possibilité de vous joindre aux manifestants, au 17.


14
Vous remontez la rue puis l'avenue pavée jusqu'à la place Jaurès. Au kiosque vous achetez le Petit Parisien. Vous entreprenez le déchiffrage ; ce mercredi 28 mai, on prévoit quelques pluies ou orages. Visiblement ça va de mal en pis aux Indes : à Bombay quatre mille mahométans ont lutté avec fureur contre les troupes britanniques et assaillit un commissariat de police, tandis qu'à Rangoon de sanglantes émeutes continuent d'éclater entre Birmans et Hindous. Outre-Rhin, nouvelles révélations dans l'enquête sur le « Vampire de Düsseldorf ». Un mari bat sa femme à coups de ra… Tiens ! Un article sur le problème de la faible natalité ! Ça angoisse le ministre, dis-donc. Et le journaliste expose trois cas : celui d'un couple avec enfants au chômage depuis sept mois qui répond à une offre d'emploi de concierges… et essuie un refus car on ne veut pas de gosses. Ensuite celui d'un père de famille, dans le bâtiment. Il doit nourrir sa maisonnée, mais ce brave homme cherche chaque jour du travail en vain, et pour cause : il y a des chantiers où l'on emploie jusqu'à 80% d'étrangers ! Ça vous crève le cœur. Enfin, un chef de famille receveur-buraliste voit sa famille s'accroître à quatre enfants. Puisqu'il gagne dix mille francs par an, il n'aura pas d'aides. L'article s'arrête là, et votre regard se porte sur le dessin tout contre à gauche :
« - Qu'est-ce que c'est que ça, papa, les temps préhistoriques ?
- L'époque où l'on pouvait mettre un peu d'argent de côté, mon petit ! »
La prochaine fois vous achèterez le Populaire.

Enfin, c'est pas tout ça, voyons les petites annonces. Voici quelques offres d'emploi qui vous semblent dignes d'intérêt :

« Manœuvres hommes sont dem. 3,50 de l'h. Avionine, 50, rue du Bois, Clichy. » Trop loin.
« Manœuvre sérieux avec certificats, travail facile. Rouvel, 5, rue des Cascades (20e). » Peu de chances que l'on veuille de vous.

« On dem. Magasiniers. Ateliers mécanique, 6, rue Olier (15e). » Ah ! Celle-ci est intéressante. Si vous souhaitez vous y rendre, allez au 2.
« On demande Raboteurs, Tourneurs, Ajusteurs, capables pour méc. gén. Kustner Fr. 103, av. Rouget-de-L'Isle, Vitry-sur-Seine. » Tout comme celle-ci : rendez-vous alors au 4.

Sinon vous avez enfin la possibilité de faire du porte à porte ici-même. Dans ce cas rendez-vous au 9.


15
La scène qui s'offre à vous une fois parvenu à la Porte Dorée est stupéfiante. Un chantier gigantesque bourdonne devant vous, parmi les arbres émergent maints et maints échafaudages et la circulation des poids lourds constitue un spectacle en soi. Enfin, pour votre part vous ne voyez pas grand chose de plus que la morne palissade qui clôture tout le site, et que vous allez devoir franchir.
Vous pouvez l'escalader tout de go, dans ce cas allez droit au 12, ou bien chercher à vous présenter à l'accueil, au 7.


16
Alors vous passez votre chemin, et continuez dans la rue de Fontenay. Le cahotement d'une charette dans votre dos vous tire de vos rêveries et vous vous dirigez vers le bas-côté pour lui laisser le passage. Comme vous posez le pied sur le trottoir une idée surgit dans votre esprit : en ce moment se prépare la grande Exposition coloniale au bois de Vincennes. C'est un gigantesque chantier et vous y trouverez sûrement de l'emploi. Ce sera toujours mieux que rien. Ni une ni deux vous rattrapez en courant la voiture qui accepte de vous déposer plus avant.

Rendez-vous au 15.


17
La foule se fait plus pressante à mesure que l'heure tourne, la manifestation bénéficiant de la forte fréquentation de la soupe populaire. Un orateur grimpe alors sur une table pour mettre la question sur le tapis, et vous essayez de capter l'essentiel de son discours. Il est question de la misère des ouvriers, de la solidarité, du communisme, vous vous en doutiez, mais ses paroles prennent un tour concret quand il dénonce cet immense chantier de fortification qui a débuté avec l'année, tandis que des millions de gens crèvent de faim. Il est prévue que la ligne Maginot coûte 2,9 milliards : une telle dépense est proprement scandaleuse. Soudain, alors que l'agitateur déploie sa harangue sur le thème du pacifisme, des cris s'élèvent de toutes parts : « Les fascistes ! » Le tumulte grandit et dégénère en bousculade. Subitement, dans un caprice du mouvement de foule les personnes devant vous se dérobent et vous vous retrouvez en première ligne, face à un cordon d'hommes en manteau de cuir et gantés, armés de matraques dont ils frappent à toutes forces les personnes qui passent à leur portée. Pas à pas ils se rapprochent, resserrant leur étau. Dans la panique la plus totale la foule comprimée finit par se jeter dans une fuite éperdue, et peu s'en faut que vous ne chutiez alors que l'on vous propulse à travers leur barrage. Retenant votre casquette d'une main vous détalez aussi vite que vous pouvez et par miracle sortez indemne de cette souricière. Vous continuez votre course dans la rue qu'un fourgon de police remonte à toute allure en tentant d'écarter les fuyards égayés sur la chaussée par la sonnerie frénétique de sa cloche. Finalement vous ralentissez peu à peu, et débouchez sur les bords de Seine. Exténué, en nage, vous saisissez l'occasion d'aller vous délasser à la piscine Molitor toute proche.
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#2
Ave Lucius !
Et bien écoute difficile de juger sur 17 § mais j'ai trouvé du taff, plutôt cool et ton style est agréable et fluide ! Je ne suis bien évidemment pas expert en la matière donc je laisse le soin aux plus "vieux" de répondre plus "techniquement".
Après pour info, lance toi ! Essaie, même si tu essuies quelques critiques négatives, c'est ce qui, je pense, fait progresser le plus.
Juste par curiosité as-tu déjà une idée du style de ton avh ? Et une idée de longueur ?
Et en guise de tout conseil je te suggère de faire ce que tu aimes. Tente le coup car écrire une vraie histoire, imaginer des persos, des règles et des PFA (Paragraphes de Fin d'Aventure) vicieux est un pur bonheur !
De plus beaucoup de membres du forum sont de très bon conseil pour tes idées scénaristiques ou pour tes soucis mathématiques dans les règles ( distributions de points dans les différentes aptitudes, combats inégaux ou mal équilibrés etc...)
Voilà je t'ai tout dit et vive Centofiori !

lucius a écrit :Carmela, tuo marito è qui !
Attend quelques mois et essaie de lire ma future avh "1930" tu risques de trouver certains truc de "pippi"...
Si vediamo doppo... Wink
lorsque chantent les cigales, sois sûr d'avoir des glaçons au congel... Proverbe provençal amateur de pastaga
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#3
En vérité le lecteur n'aura pas à toucher le moindre dé, ce seront seulement des choix à effectuer et des mots-clés à noter. Le seul souci c'est de me dépatouiller avec toutes ces branches, j'ai l'impression que faire un one true path est plus simple : quand l'auteur n'a plus d'idées le héros meurt !

Quant à ton AVH, j'ai hâte, j'ai hâte ! Un faible pour les contextes historiques !
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#4
Le héros manque beaucoup de liberté sur sa vie privée.

L'avantage de partir à l'aventure c'est qu'on laisse le passé du héros derrière lui et que donc on peut s'imaginer soi dans l'histoire.

Là on est un drôle de type, avec une femme, un voisin qui a des enfants, l'envie de manger au restaurant, qui choisit de travailler dans n'importnawak juste car il veut un boulot. Cela rend très difficile l'identification au personnage.

Sinon le concept de trouver un boulot et la description des lieux sont originaux.
La connaissance s'accroît quand on la partage.
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#5
Lucius a écrit :Le seul souci c'est de me dépatouiller avec toutes ces branches, j'ai l'impression que faire un one true path est plus simple : quand l'auteur n'a plus d'idées le héros meurt !
Ben en fait je suis même pas sûr qu'un One True Path soit plus facile à créer ! Pour entretenir une tension narrative, un intérêt pour le jeu tout au long de ton histoire sachant qu'à chaque faux pas on peut se faire dépoutrailler, tu risques de galérer plus qu'en intégrant un peu de liberté.
Après certains aiment les OTP, d'autres ne supportent pas.

Caithness explique tout ça ici :

http://rdv1.dnsalias.net/forum/showthread.php?tid=1156

Bonne lecture Lucius.

Si tu aimes les contextes historiques :
Je pense au "Complot des Princes" de Natisone qui respire vraiment l'histoire.
Sûrement les deux "prisonniers du temps" de JFD : "Péril à Byzance" et "le Temple d'Horus",
et aussi la trilogie "Vietnam" de Niki.
Je n'ai lu que la première avh mais je suis sûr que les cinq autres citées sont excellentes.

PS : Je t'envoie autre chose en MP Wink
lorsque chantent les cigales, sois sûr d'avoir des glaçons au congel... Proverbe provençal amateur de pastaga
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#6
Pour le style rien à redire. Tu peux te lancer dans l'écriture d'AVH sans problème.

Pour cette mini-AVH en particulier, personnellement je ne l'ai pas trop apprécié parce que j'attends d'une AVH du merveilleux, de l'évasion. Et là c'est, comment dire: une "AVH de la triste réalité".
On retrouve un peu ce qui fait l'essence de l'AVH Frank Brossard Premier minstre, mais dans cette dernière le côté fun est plus présent et je trouve que cela permet bien de faire passer le reste du message, le côté sérieux. Ici le fun est quand même moins présent, il y a une forme d'ironie désabusée et au final je trouve le côté fataliste trop prononcé à mon goût. Dans un autre contexte, comme le classique médiéval fantastique, où on incarnerait par exemple un jeune paysan qui cherche à devenir d'écuyer, j'aurai sans aucun doute bien apprécié de pouvoir vivre ses déboires et désillusions.

C'est donc bien ce "contexte de réalité" que je n'ai pas aimé. Pour la manière d'écrire, je le redis j'aime bien, avec une sorte de focus sur l'essentiel.
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#7
(22/07/2010, 17:42)tholdur a écrit : une sorte de focus sur l'essentiel.

Pour cette mini-AVH, je vous rassure c'était juste pour la rédaction, je me doute bien qu'il n'y a pas grand chose de palpitant (en revanche beaucoup de détails sont véridiques !) mais ce qui me reste des aventures que j'ai pu lire ici, ce ne sont pas des souvenirs de combats tendus ou d'énigmes tordues, ce sont certaines ambiances... comment dire ? Il y a des aventures dont il se dégage un charme indéfinissable et, en fait, les styles des auteurs peuvent être très différents, des fois ça marche, d'autres fois non. Je me souviens de l'atmosphère de la ville de Hué, du repaire de la voleuse de Langal ou bien d'une route de montagne ^^ Pourquoi, je ne sais pas, mais c'est cette émotion qui me semble primordiale dans une AVH.
J'essaierai donc de creuser cette voie-là.

Pour ce que je suis en train d'écrire, c'est plutôt dark dark, rien d'historique en revanche, mais je vois que Tholdur parle d'évasion, ça tombe bien !
Par contre, comment faites-vous pour évaluer la taille définitive de votre histoire ? Je dois bien avouer que je tape à la va-comme-je-te-pousse...
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#8
Tu peux créer un plan avant d'écrire, ce qui fige ton nombre de paragraphes...
Tu peux écrire au feeling sans plan préparatoire, mais là sois tu deviens super non-linéaire et c'est sûrement bien, mais tu risques d'écrire beaucoup de § qui ne seront jamais lus (c'est ce qu'on m'a dit quand j'ai posé ce genre de question !), soit tu tombes dans la linéarité déguisée (ce qui m'est arrivé sur ma première avh), plusieurs chemins différents qui courent tous vers le paragraphe convergent de secours (celui que tu crée pour calmer ton délire imaginatif ! LOL )
Maintenant j'écris mes paragraphes sur une page a4, à la main, avec liaisons entre chaque numéro et petits détails à coté des paragraphes : je peux ainsi saisir l'essentiel du déroulement de mon avh, sans imposer trop de détails tout de suite. C'est lors de la rédaction sur computeur que j'imagine les scènes en détails.
Voici un exemple de page de travail :
http://www.mediafire.com/i/?sx774wclto6iztc

(C'était une page pour Hunter que j'ai abandonné par la suite).

Allez bon courage !
lorsque chantent les cigales, sois sûr d'avoir des glaçons au congel... Proverbe provençal amateur de pastaga
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#9
Faire un plan détaillé ne me semble pas être une bonne idée dans le sens où tu n'as que quelques heures pour avoir toutes les idées sur l'histoire. En écrivant au fur et à mesure, tu trouves de nouvelles choses et avec un plan détaillé, soit tu le suis plus et il aura servi à rien, soit tu le suis et tu risques de passer à côté de bonnes idées.
Par ailleurs, je ne suis pas convaincu qu'il faille se fixer un nombre de paragraphe dès le départ, tu verras bien combien ça te prend à la fin. Inutile de faire du remplissage ou des coupures parce qu'on n'a pas le nombre prévu.
Fais-toi une ligne directrice (la trame de l'histoire), liste les personnages principaux, les paramètres qui entrent en compte dans les règles (surtout si les règles sont compliquées: par exemple tu notes les compétences, les caractéristiques des personnages afin d'avoir un oeil dessus quand tu écriras et ne pas oublier tout un pan de tes règles), détaille le début et la fin, note les idées que tu as pour le milieu, puis lance-toi en free-style Big Grin
Enfin ça marche pour moi, j'arrive bien à improviser, mais tu devras peut-être te trouver une autre méthode, ça dépend comment tu fonctionnes. De toutes manières, les plans du genre ceux de Sunkmanitu sont exclus pour moi, ils deviendraient instantanément illisibles. J'hallucine qu'il puisse faire tenir ça sur une feuille A4. Déjà que sur une feuille A3 j'avais échoué...
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#10
Alendir a écrit :Faire un plan détaillé ne me semble pas être une bonne idée dans le sens où tu n'as que quelques heures pour avoir toutes les idées sur l'histoire
Je ne me précipite pas pour écrire tout en quelques heures, donc les idées viennent repartent et dès que c'est bon, boum, une étape de plus à paragrapher...

Alendir a écrit :De toutes manières, les plans du genre ceux de Sunkmanitu sont exclus pour moi, ils deviendraient instantanément illisibles. J'hallucine qu'il puisse faire tenir ça sur une feuille A4. Déjà que sur une feuille A3 j'avais échoué...
Alendir je fais un plan détaillé mais non pas de l'avh entière sur une seule page mais bien sur plusieurs, en fait chaque étape "importante" est paragraphée sur une page et ainsi de suite au fil des pages. De plus je ne fixe pas vraiment les descritpions ni les détails, cette trame est plus une base de travail qu'un guide à suivre à la lettre, sans quoi écrire deviendrait vite lassant et tu aurais entièrement raison : l'avh serait trop rigide.

Et pour le nombre de paragraphes, je "fixe" pas vraiment, j'imagine à peu près si ca va tenir en 100 ou 300 § après j'allonge ou réduis selon comment mon histoire évolue. Mais ça je le vois assez rapidement au départ de la planification.
lorsque chantent les cigales, sois sûr d'avoir des glaçons au congel... Proverbe provençal amateur de pastaga
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