[Les Chroniques d'Hamalron 1] Le Royaume de la Discorde
#2
Un LDVELH de Remi Dekoninck, connu sous le pseudo natisone sur les forums et qui avait propose le debut de cette aventure en 2009 sous le titre Le Complot des Princes. Le livre est édité par la Saltarelle et vendu sur lulu pour un prix supérieur aux autres LDVELH disponibles sur le site d'auto-édition mais inférieur à 15 € FDP compris.

Première impression : assez bonne mais sans plus. Le format est surprenant et presque décevant. Un livre de poche, bien moins volumineux que le format A5 qu'on trouve en général sur lulu, mais différent des LDVELH Gallimard car très souple, comme un roman policier. L'illustration de la couverture n'est pas géniale mais un coup d'oeil à celles intérieures montrer qu'il y en a d'autres en bon nombre et la plupart de qualité, certaines faisant terriblement penser à du John Blanche.
La carte par contre m'a beaucoup plu. Joliment dessinée, grande, cohérente et intrigante. Elle fait d'emblée voyager et pas qu'en imagination car le héros va pas mal se balader et elle s'avérera donc utile.
La police de caractères est petite. Pas au point de rendre la lecture gênante mais il ne fallait pas moins. Elle est donc responsable de l'impression de taille modeste de l'aventure car il n'en est rien finalement. Avec 440 paragraphes, dont la plupart de bonne longueur, nous sommes ici en présence d'une aventure aussi grosse qu'un tome du Prêtre Jean ou qu'une Créature venue du Chaos.
Enfin, à la découverte du style de l'auteur et de la mise en page, c'est bon, pas grand chose à redire. Mais comme nous avons à disposition sur Litteraction les écrits d'un bon nombre d'auteurs qui écrivent aussi bien, on en devient exigeant! Ne faisons pas la fine bouche cependant. C'est fluide à lire avec des efforts certains sur les descriptions, d'un niveau supérieur à la moyenne des LDVELH publiés.

La grosse qualité littéraire à proprement parler est l'univers proposé, le contexte, le royaume de Chenara plus précisément. Le scénario n'est pas mal non plus mais c'est surtout le cadre de l'histoire, la découverte de cet énième monde de fantasy inventé qui est réjouissante. Nous sommes un diplomate qui partons enquêter dans ce pays vassal et nos investigations nous permettent d'en apprendre à la fois sur les changements politiques - le but de notre expédition - mais également sur les races, les castes, les dieux, les factions, les moeurs, la géographie et l'histoire de Chenara. L'univers est riche, cohérent, pensé en amont. Décrit ni lourdement ni succinctement. C'est un vrai plaisir de faire évoluer le héros dans ce décor riche et vivant tout au long de nos tentatives pour parvenir au terme victorieux de la mission.
Cette dernière est présentée comme d'ordre diplomatique.

Nous sommes envoyés en tant qu émissaire impérial mais l'accueil qui nous est fait par les autorités locales laisse franchement à désirer. Cette introduction n'est pas le meilleur passage du livre, un peu longuet avec une ellipse de seulement trois lignes pour les nombreuses visites de temples qui tranche avec la liberté d'action qui nous est proposé ensuite pour enquêter en ville. Un système de points d'enquête simple mais sympathique permet de récompenser notre progression, en particulier la somme de connaissances que l'on accumule sur la situation actuelle du pays. Ludiquement parlant, cette valeur est importante, du moins dans la première partie de l'aventure.
Ensuite, place au voyage et à l'action avec une autre ville à visiter, des campagnes à arpenter et plein de personnages secondaires à rencontrer, voire même des compagnons. Il s'agit d'une aventure au long cours qui s'étale sur plusieurs jours et où l'on avale pas mal de lieues. C'est également une aventure difficile du fait de sa linéarité (un peu contrebalancée par quelques doubles itinéraires et pas mal de passages alternatifs à découvrir), de sa longueur et de ses périlleux combats à livrer.

Quelques PFA en guet-apens également mais c'est le système de règles qui va nous causer des sueurs froides et mener la vie dure à notre héros multi-incarné.
Un système à la fois simple et original qui m'a séduit au prime abord. Plusieurs dés à lancer, il va donc falloir ouvrir le Monopoly, la Bonne Paye et ce bon vieux Trivial Pursuit au dé carré avant de se lancer! Concrètement, 7 dés suffisent largement pour passer les tests avec confort. Même avec 5 ou 6, ça passe. Rares seront les fois où vous aurez à en lancer plus d'un coup.
Par contre, il aurait fallu souligner ou mettre en gras dans l'explication de règles que l'égalité entre notre score et celui de l'adversaire est un échec. Je n'avais pas compris ça la première fois et devoir systématiquement être supérieur change beaucoup de choses! Si l'on veut assurer nos succès, les dés bonus défilent à vitesse grand V. Si l'on est économe, on joue avec le feu car ici, pas de points de Vie, c'est à quitte ou double. Le pire étant que le hasard ne se lisse pas tant que ça et que même en ayant 3 ou 4 dés de plus que l'adversaire, on a des chances réelles d'échouer et alors là, adios amigos, plus qu'à recommencer. Un peu comme le Jugement de Dieu dans le Prêtre Jean avec la même conséquence : on prend garde les fois d'après à éviter les combats au maximum.

Ceci étant dit, ce défaut est à relativiser par l'équilibrage réussi du jeu. On sent que ça a été testé. On peut régulièrement regagner des dés bonus. Surtout, il existe des passages plus sûrs que d'autres et les épreuves obligatoires ne sont pas légion. A chaque nouvelle tentative j'avançais un peu plus vers la fin preuve que le facteur chance n'est pas si prépondérant que ça (j'avoue, j'ai quand même dû relancer une ou deux fois des jets de dés malchanceux fatals pour terminer le livre...). Enfin, la magie permet de se sortir de situations chaudes si elle est bien utilisée.

Un système rappelant de loin celui de Sorcellerie avec la possibilité de choisir entre plusieurs sorts à chaque rencontre. C'est agréable à utiliser, on varie les plaisirs au fil des relectures.
Par contre, les trois profils du début ne sont pas aussi équilibrés que le reste. "Le tchatcheur" est à prendre lors du premier ou deuxième essai mais après il devient caduc car sa capacité ne sert jamais et son point d'indice bonus est inutile une fois qu'on sait comment les récolter efficacement par la suite. Entre le guerrier et le magicien, le guerrier est plus efficace avec son dé permanent en plus au combat. De la baston, il y en a pas mal et ce dé fait souvent la différence entre la vie et la mort. La magie supplementaire ne compense pas ça.

En conclusion, j'ai aimé ce LDVELH de très bonne facture. Une suite est prévue, j'espère qu'on la verra un jour.
Pour ceux qui veulent se lire un nouveau LDVELH "en dur", n'hésitez pas. C'est plus original que les derniers Défis Fantastiques et bien moins cher quand même qu'un Megara.
Répondre


Messages dans ce sujet
RE: Le Royaume de la Discorde - par Fitz - 21/12/2016, 19:32
RE: Le Royaume de la Discorde - par Bruenor - 22/12/2016, 18:14
RE: Le Royaume de la Discorde - par Fitz - 22/12/2016, 19:53



Utilisateur(s) parcourant ce sujet : 1 visiteur(s)