Les Eveilleurs : Soufrerole, la maison aux spectres
#10
Un groupe de jeunes adulescents se retrouvent pour passer des vacances dans une maison éloignée de tout, à moitié en ruine et drappée dans de vieilles légendes d'ancètre taciturne et de mort mystérieuse. On est prêt pour un Resident Evil où les protagonistes vont se séparer et partir chacun dans une direction différente dès le début, mais non en fait, il va s'agir plutôt d'une ambiance écrasante et intimiste.
On y gagne, au final.

Alors certes, le fait qu'il va y avoir des fantômes est transparent - il a déjà été dit que ce n'était pas original. Mais je ne jeterais en rien la pierre sur ce point : l'originalité c'est bien, mais on peut également jouer plutôt sur la qualité d'exécution d'une figure imposée. C'est le choix qui a été fait ici, et au vu du résultat, je me garderais bien de m'en plaindre.
Tout d'abord, c'est très, très bien écrit. Les descriptions sont nombreuses, détaillées et en même temps ne traînent pas en longueur. La plupart des dialogues sont naturels et bien faits (je caserais juste pour un ou deux passages ma critique typique du "ils parlent comme un livre et font du descriptif artificiel", mais pour la grande majorité des cas y'a rien à dire). C'est fluide, c'est naturel, c'est élégant.

Mieux encore, l'ambiance est aux petits oignons. Le ressenti est très bien communiqué, les changements de perception des personnages (épreuve difficile à faire passer à l'écrit) sont au poil, on sent l'oppression qui gagne et les changements progressif de comportement à mesure que les esprits sont "contaminés". C'est remarquable.

Si l'histoire de maison hantée est classique en soit, le scénario reste bien lêché et bien pensé. Pas de surprise particulière (sauf les sections de victoire avec un twist vicieux sur l'une d'elle, et une prise à contre-pied sur la seconde, ahah bien vu), mais pas de cliché ou de poncifs non plus, et la manière dont les évènements se déroulent, ainsi que la nature de ces évènements, reste tout en finesse et en développement organique.
J'ai toujours été un partisan de la subtilité de l'ambiance par opposition à la surenchère de l'action, et il semble que Kraken partage mon avis.

Au final, ce n'est peut-être pas un chef-d'oeuvre immortel, mais c'est de la très haute qualité, et je serais très, très surpris de ne pas lui donner des points cette année.
Genre, très.
La violence n'est pas la bonne réponse !
La violence est la question. La bonne réponse est "oui".
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Messages dans ce sujet
RE: Soufrerole, la Maison aux Spectres (Kraken) - par Akka - 20/07/2017, 20:31



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