Cactus Blue Motel (Astrid Dalmady - Skarn)
#9
Le format électronique est pratique dans la mesure où l'on peut se balader rapidement de section en section. Mais on a le même résultat avec un pdf aux liens cliquables donc je ne vois pas trop la plus-value.
Comme j'aime souvent profiter d'un endroit sans Internet (et oui, il y en existe encore) pour lire une AVH sous forme de fichier, le fichier html ne donne pas cette possibilité. Mais le pire étant de ne pas pouvoir sauvegarder une lecture en cours. Perso, je préfère consacrer une demi-heure ou une heure par ci ou par là à une AVH qu'une soirée entière, comme un feuilleton que j'aime à retrouver chaque jour. C'est pour cette raison que j'ai zappé par le passé plusieurs AVH en html. Mais quand elles sont plutôt courtes comme Cactus Blue Motel (ou Quand souffle la Tempête par exemple), je fais l'effort (façon de parler).
Pour celle qui nous intéresse, je ne regrette pas même si je n'ai pas été transporté comme Gwalchmei, je n'ai pas été sensible à tous ces subtilités (ça donne l'impression d'être un peu couillon sur les bords d'ailleurs. Gwalch', arrête d'écrire de manière aussi lyrique stp quand c'est rapport à des trucs que j'ai pas compris ^^).

Déjà, l'aspect ludique est très faible, voire inexistant. Enfin... c'est un peu abusé de dire ça car, ça a déjà été dit, ça ressemble fortement à un point and click et prétendre que Monkey Island n'est pas un jeu, ce serait un peu too much. Mais dans le cadre d'un récit interactif, explorer dans tous les sens en comprenant très vite qu'on ne craint rien pour notre vie, que quel que soit le choix, on ira au bout de l'aventure car il n'existe aucun mauvais choix. Il suffit juste de débloquer les parties suivantes de l'histoire et ce n'est franchement pas compliqué. Du coup, peu de stress, aucun challenge, pas de satisfaction personnelle non plus en tant que joueur.

Après, reste l'histoire en elle-même et là, ce n'est que du plaisir. Le style est agréable, subtil, mêlant poésie et un peu d'humour, dynamique avec beaucoup de dialogues qui sonnent juste. Les trois filles sont toutes intéressantes, pas seulement l'héroïne. Les autres personnages mystérieux à souhait. En tant que lecteur, on se plaît à tenter de résoudre l'énigme de l'hôtel. On apprécie les références déguisées à des chansons ou des films célèbres, on redoute les réactions de nos interlocuteurs. Malgré le côté "fantôme" de l'exploration sans crainte pour notre intégrité physique, je me suis surpris à redouter les conséquences de mes choix de dialogues, en raison d'un style d'écriture et d'une mise en scène suffisamment soignés pour nous immerger dans l'histoire. Du moins au début avant de me rendre compte que les mêmes choix de dialogues finissaient par toujours revenir.
Les différents locataires du motel brillent par leur diversité et leur étrangeté. J'ai aussi beaucoup aimé les relations entre les trois copines dont on ne découvre que peu à peu la complexité, aussi bien de leur psyché, de leur passé que des liens qui les unissent. D'ailleurs, ça m'a même laissé sur la faim. J'aurais aimé en apprendre plus, que le côté onirique laisse un peu de place à ce qui me semblait être le coeur de l'histoire (ou peut-être ce qui m'intéressait le plus?), à savoir les tourments intérieurs de l'héroïne. Le dénouement également m'a un peu frustré. Je m'attendais enfin à une certaine incidence de notre choix final, il n'en est rien ou si peu.

L'aventure me laisse néanmoins une bonne impression au final. Elle est quand même unique en son genre, l'expérience de lecture qu'elle propose inédite avec un scénario original et une atmosphère très prenante. Quand c'est bien écrit, avec de surcroît une forte sensibilité qui transparaît derrière les lignes, ce ne peut être qu'un bon moment. Mais il manque plusieurs choses importantes pour satisfaire pleinement mon âme de lecteur d'AVH.
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RE: Cactus Blue Motel (Astrid Dalmady - Skarn) - par Fitz - 10/01/2017, 19:45



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