[46] La Tour de la Destruction
#15
Les ambiances polaires ne sont pas propices à apporter beaucoup de variété et de richesse, tant au niveau des décors, du bestiaire, des situations dangereuses, etc... Question de point de vue mais c'est le sentiment que j'avais avec les LDVELH dans ce genre tels que les Grottes de Kalte, Frankestein le Maudit ou Coeur de Glace. C'est un peu le même constat pour les ambiances brûlantes et désertiques genre le Temple de la Terreur ou La Malédiction de la Momie.
Malgré cet aspect, j'ai plutôt apprécié les parties de cette aventure où l'on chemine dans la neige pendant de longues journées de marche. L'auteur ne s'appesantit pas trop sur les descriptions mais les routes à emprunter sont assez variées tout comme les adversaires rencontrés tandis que certaines rencontres apportent de la densité à l'histoire générale : la tribu barbare, les zombis gelés ou encore le sorcier dans sa cabane.
Comme ces parcours en extérieur sont placés avant et entre deux explorations de "donjon" (la sphère puis la tour) et une exploration plutôt "urbaine" (le palais de glace), le rythme global est plaisant, la monotonie que l'on pouvait craindre brisée.

Le scénario est également réussi. Il est imbriqué à la manière des poupées gigognes. Au début on ne sait pas grand chose des tenants et des aboutissants. Nous sommes un spadassin habitant dans les étendues glacées qui part à la recherche d'une énorme sphère volante qui vient de raser notre village natal, une simple histoire de vengeance et d'héroïsme pour sauver nos congénères de cette terrible menace. Divers alliés inattendus vont nous en apprendre progressivement sur la nature de cette sphère, de celui qui l'a conçue et des dangers encore plus grands qu'augure cet artefact maléfique. Lorsque l'on croit avoir accompli notre objectif, on se rend compte que la mission n'est que juste entamée et qu'il faudra accomplir de nouveaux exploits avant d'anéantir la menace quasi-cosmique qui plane sur Titan. Une mise en abîme bien amenée, qui peut rappeler la Sorcière des Neiges mais avec ici une dimension et des enjeux bien supérieurs.

Les lieux traversés ne sont par contre pas follement originaux, à l'exception du palais de glace dont la description est particulièrement détaillée, avec une atmosphère typée grâce à la présence d'elfes noirs et à celle des elfes originels dont ne subsistent que les esprits. C'est un lieu marquant, quelque peu envoûtant, qu'on a le loisir de fouiller de fond en comble à la recherche d'objets magiques particulièrement bien cachés.
Le palais de glace se démarque également du reste de l'aventure par la liberté de mouvement qu'il autorise : on peut le visiter dans l'ordre de notre choix. Paradoxalement, ce LDVELH est plutôt linéaire même s'il permet quelques écarts intéressants. Le scénario impose en effet une série d'étapes telles que le combat contre un adversaire "lieutenant", la visite du palais de glace puis la partie finale en forme de course d'obstacles. Ainsi, après trois ou quatre lectures sans mort prématurée, on a pu parcourir les 4/5èmes des paragraphes.

Ce qui fait la force de ce LDVELH, comme souvent chez Keith Martin, c'est son aspect ludique. Tout est merveilleusement calibré, on sent que l'auteur teste lui-même le jeu sous tous les angles avant de livrer son manuscrit. La difficulté est au rendez-vous mais pas du tout insurmontable. Elle ne repose pas que sur les combats mais on est pourtant loin d'un OTP. Des statistiques maximales ne garantissent pas du tout la victoire car certains artefacts difficiles d'accès sont très importants (dont un essentiel). A contrario, des caractéristiques moyennes permettent de triompher si l'on gère bien les nombreuses potions ou autres objets qui permettent d'affaiblir les ennemis. Il n'est toutefois pas possible de vaincre avec des statistiques minimales en raison du grand nombre de combats obligatoires, il faut un minimum de 10 en habileté pour s'en sortir sans une chance insolente.
L'or a également une importance dans l'acquisition de l'équipement. Le temps écoulé est une bonne idée même si le passage des jours n'est pas écrit en italique ou entre parenthèses ce qui n'est guère pratique quand on veut survoler les paragraphes lors des relectures. Quant à l'honneur, il a son utilité sans être omniprésent pendant l'aventure.
Le jeu est pour moi parfait hormis un nombre excessif de combats qui deviennent un peu fastidieux lors des tentatives ultérieures.

Enfin, le final est dantesque et laissant de nombreuses possibilités tactiques pour se défaire des adversaires. Par ailleurs, je ne me souviens pas avoir eu 25 en endurance lors d'un autre Défis Fantastiques...
Le paragraphe 400 est très bon. Après avoir vécu un duel aussi apocalyptique, affronté des dangers aussi colossaux, la rencontre toute simple avec le trappeur offre un contraste saisissant.
Un des tout meilleurs Keith Martin de mon point de vue avec un scénario plus consistant que ceux de ses autres écrits.

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Messages dans ce sujet
[46] La Tour de la Destruction - par Dezunvial - 07/12/2006, 15:26
RE: [DF] La Tour de la Destruction - par JFM - 06/04/2010, 09:29
RE: [DF] La Tour de la Destruction - par JFM - 08/04/2010, 12:10
RE: [DF] La Tour de la Destruction - par Jin - 04/05/2010, 06:49
RE: [DF] La Tour de la Destruction - par Fitz - 02/01/2011, 00:31
RE: [DF] La Tour de la Destruction - par Fitz - 02/01/2011, 22:04
RE: [DF] La Tour de la Destruction - par VIK - 03/01/2011, 00:57
RE: [DF] La Tour de la Destruction - par Fitz - 03/01/2011, 21:36
RE: [DF] La Tour de la Destruction - par Fitz - 04/01/2011, 21:50
RE: [DF] La Tour de la Destruction - par Fitz - 05/01/2011, 21:50
RE: [DF] La Tour de la Destruction - par Fitz - 28/07/2011, 19:56
RE: [DF] La Tour de la Destruction - par Fitz - 23/01/2012, 18:45
RE: [DF] La Tour de la Destruction - par Salla - 24/01/2012, 22:34
RE: [DF] La Tour de la Destruction - par nkx28 - 19/10/2013, 20:26



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