Partie de Mazes&Minotaurs - phase 1

[Caïthness]

Agrias s’adresse au reste du groupe :
« Pour l’instant nous n’avons pas de quoi acheter un navire et il est hors de question d’en voler un. Je pense que le meilleur moyen de gagner l’argent qui nous manque est de se faire engager comme mercenaire par un riche employeur.
J’ai écouté les ragots à l’auberge en espérant qu’ils nous donnent une piste pour obtenir une mission qui nous rapporterait gros, sans succès malheureusement.
Je pense que nous trouverons facilement, à Argos, un employeur, prés à nous rétribuer généreusement pour nos services. Il doit bien y avoir une bande hommes bêtes ou des brigands qui attaque les voyageurs dans la région et je pense que les marchands locaux seront prés à payer pour faire disparaître ce problème. »

Thamyris approuve. C'est en ville que le groupe aura le plus de chance de trouver un emploi lucratif.

Scylla repense à tout ce qui s'est passé depuis qu'elle a quitté le marais pour suivre ces humains. Elle reste assez sceptique sur l'interprétation de l'oracle et la décision actuelle. Finalement, sa conclusion sort toute seule de ses lèvres :
- Et si on s'était trompé ? Peut-être avons-nous mal interprété les signes des dieux ?
Devant les regards troublés, voire médusés, de ses compagnons, elle continue son raisonnement :
- L'oracle a dit...
Elle fonce les sourcils pour se rappeler chaque mot. C'est avec un lent débit et les yeux dans le vague qu'elle entonne une partie de l'hermétique prophétie :
- "Ses cinq enfants partiront...
Par les forêts, les monts, les mers...
Parcoureront comme le char d'Hélios...
Sur leurs pieds légers...
Sur la mule de leurs aînés..."
Elle marque un temps puis dit :
- Il n'est pas question de cité ou d'argent n'est-ce pas ? Bon, on a déjà la mule, c'est une bonne chose ; mais pourquoi devrions-nous faire un travail de mercenaire ? Je ne suis pas une mercenaire, et je n'ai pas quitté mon marais pour me fourvoyer dans des activités peu glorieuses au milieu de colonnes de pierre et dans des foules d'intolérents qui s'enferment dans des caveaux si minuscules qu'ils en ont oublié la beauté de la nature !
Emportée par son harangue, elle se lève et regarde chacun de ses compagnons.
- Je suis sure que nous nous trompons de direction. Depuis que nous avons quitté la cité de Thamyris, il ne nous est rien arrivé d'extraordinaire, à part la lamia, j'en convient. Mais depuis cet événement, une sorte de mauvais pressentiment nous poursuit. Nous ne savons ni où aller, ni quoi faire, mais une chose est sure : ce sentiment d'abandon que j'ai, que nous avons tous, je pense, et en lui-même un signe des dieux. Mais ce n'est pas un signe d'encouragement, que nous avons reçu. Par conséquent, arrêtons de nous voiler la face avec ces histoires de bateau et de richesses à accumuler. Croyez-vous que les Dieux nous aient choisi pour courir l'or et les brigands ? Croyez-vous que vous ne vous trompez jamais ?
Son doigt accusateur tremble et sa voix s'enraille tandis que quelques larmes prennent naissance aux bords de ses si jolis yeux en amande. Mais sa pause est de courte durée :
- Je sens, je suis sure que les dieux ne veulent pas nous voir courir les cités. Pourquoi prendre une mule si brave, si c'est pour la balader de village en village sur les routes qui mènent aux cités ? Autant prendre cariole et fier destrier, vous auriez alors une belle et fière allure pour vendre vos services comme de vulgaires humains.
Un reniflement sonore l'interrompt, elle inspire, et...
- Je pensais être avec des Héros désignés par les dieux, des êtres valeureux qui écouteraient l'appel de l'aventure par delà les forêts, les monts, et les mers qu'un brave prêtre nous a chanté. Mais au lieu de ça, vous traînez vos guêtres dans les caboulots et dormez bien au chaud dans vos auberges.
Un silence pesant se fait, mais personne n'ose prendre la parole, pressentant que la créature magique à la peau kaki si timide qui les suit depuis quelques jours, les jugeait telle une divinité en furie...
- Je veux retrouver la route que les Dieux ont préparés pour nous. Nous sommes tous unis par un destin ? Et bien soit. Je n'irais PAS (sa voix claque comme un fouet) dans votre cité. JE choisit de suivre la route d'Hélios, à l'Ouest. Et comme vous avez choisi le Sud pour rejoindre vos si belles cités, je décide de partir pour le nord en suivant la mer. Et comme nous sommes unis par les dieux, vous viendrez avec moi, car vous savez, au fond de vous, que j'ai raison. Venez et renouez avec cet avenir d'aventures et votre destinée. Je vous promets que les dieux nous récompenserons lorsque nous nous seront perdu dans les régions inconnues et inexplorées que le prêtre aveugle nous a promis. Partons vers notre destin, aussi dur et inquiétant soit-il. Mais ne cédez pas à la facilité et au confort. J'ai quitté les marais où j'ai toujours vécu. Je découvre chaque jour de nouvelles choses, des bonnes et des mauvais, et de nouvelles sensations, d'horribles et de merveilleuses... J'ai même failli tout abandonner, fuir et retourner auprès de ma mère et de mes amis. Mais les dieux m'ont choisie, alors je l'accepte. Et vous ? Depuis que nous nous sommes rencontrés, qu'avez-vous découvert ? Qu'avez-vous exploré ?
Elle lève les sourcils tel un maître réprimandant un élève fautif. Attendant une réponse...