Microfictions, de Régis Jauffret
#2
J'ai détesté ! Le bouquin n'est pas une Bible noire, ce qui suppose une certaine dimension et une certaine profondeur dans le Mal. Jauffret a sombré dans la facilité du glauque complaisant et se contente d'étaler les bassesses de l'humanité, sans ouvrir aucune porte sur les profondeurs de l'âme humaine. Le livre vire rapidement au grand guignol grotesque. Tout y est affligeant de médiocrité et de superficialité, même dans l'horreur. Sa courte notice d'introduction n'est en plus qu'un très faible écho, presque un mauvais plagiat, de celle du marquis de Sade justifiant au lecteur la longue litanie des malheurs de Justine... Seul un peu d'humour désabusé, qui paraît ça et là, sauve l'ensemble du naufrage complet mais il n'a rien de la férocité corrosive et iconoclaste pour laquelle ce livre a souvent été célébré. En fait, Microfictions, qui se présente comme une galerie de portraits brossés à grands traits introspectifs pour dépeindre la violence et l'abjection de la société moderne, apparaît comme une suite de caricatures par un auteur qui choisirait ses modèles à la rubrique des faits-divers. Et, pour finir, ce que je ne comprends vraiment pas, c'est pourquoi les critiques et les jurys littéraires ont encensé ce livre...
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RE: Microfictions, de Régis Jauffret - par AlvEric - 16/03/2012, 20:35



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