AVH Epouvante 4 : Steampunk !
#1
La traduction de Twist of Fate étant bouclée, je médite une suite de Baskerville. Alors, pas une suite au sens  : prendre les mêmes et recommencer. Moriarty en allié improbable de Sherlock, Makaka l'a déjà fait en BD... Je change donc mon fusil d'épaule, sans m'interdire de revenir sur l'idée une autre fois : un duo Watson VS Moriarty, qui sait !

J'aime bien la formule du jeu à deux points de vue, rendant hommage à une ou plusieurs icônes littéraires. Le ton absurde, semi-parodique, c'est assez amusant à écrire. Je pense continuer dans la foulée, avec...

*** roulement de tambours... ***

Jules Verne ramène sa science  -  une parodie steampunk.

J'ai rédigé une intro pour tester le concept, voir si "ça prend". J'ai dû m'y reprendre pour le personnage de Jules Verne, que je campais d'abord trop droit, trop sage, pour ne pas dire : trop tarte, sans humour.

Je vous laisse découvrir. Surtout ne ménagez pas vos critiques, c'est comme ça qu'on progresse ! J'ai laissé des passages en blanc là ou je manque d'idées, si certains ont des suggestions...

[Image: 904647AmiensMaisonJulesVerne1.jpg]

Citation :Les éclairs zèbrent le ciel au-dessus des toits d'Amiens. Le vent rabat sur le pavé l'épaisse fumée de houille crachée par les cheminées. Au sommet d'une tourelle ronde, seul ornement d'une banale maison de briques rouges, une lumière brille au carreau. À l'intérieur, le vieil homme tassé dans son fauteuil contemple pensivement la lune encadrée de nuages. Sur les rayonnages de la bibliothèque s'alignent livres, atlas dorés et instruments de cuivre. Seule tache claire sur le rouge de la tapisserie, un journal grand ouvert sous la lampe à gaz.

L'horloge qui exhibe ses entrailles laitonnées sous un globe de verre tictaque doucement. Avec un grincement, le carillon se met en branle : minuit.

1er octobre 1889 – De notre correspondant à Édimbourg.
SURVIVANT DE LA PRÉHISTOIRE OU SIMPLE HALLUCINATION ? Question que se posent les habitants d'Inverness (Écosse) depuis les troublants événements survenus dans la nuit du 12 au 13 septembre. Une nuit dont se rappellera longtemps Mister William Ademar, imprimeur. De retour d'une réunion tardive et maçonnique, Mr Ademar s'est séparé de ses amis John McGlass et Henry McScotch au débouché de la rue principale sur le quai Ness. Un auteur de roman à quatre sous aurait ajouté : minuit sonnait, et enrichi son récit d'un orage, d'un croissant de lune et un quelconque manoir à tourelle...

– Bon critique, le scribouillard... glousse Jules dans son fauteuil.
Une tignasse blonde et un regard clair paraissent derrière le journal ouvert.
– Vous préférez Le Figaro, M'sieur ?
– Non. Lis-moi la suite, Riri.

« Un cou de cygne énorme, couvert d'écailles, et une tête de tortue ! » Voilà comment Mr Ademar décrit à ses proches ce qu'il dit avoir vu émerger devant la jetée. Et c'est bien ce que représente le croquis livré à la presse locale le lendemain. Un érudit d'Inverness, le Pr Murdo, s'est dit frappé de la similitude avec les fossiles qui ornent son cabinet de curiosités. Depuis, Mr Ademar et le Pr Murdo défendent la thèse d'un survivant de la Préhistoire piégé dans les eaux du Loch Ness, lors de plusieurs conférences auxquelles...

Plusieurs coups énergiques à la porte donnant sur la rue.

– Qui ça peut être, à cette heure ? s'étonne Jules.
– Le Progrès sur une trottinette à vapeur ? suggère Aristide en pouffant.

En bougonnant sur les fréquentations de son toqué de mari, Honorine introduit un visiteur bedonnant, affublé d'un chapeau à large bord et de lunettes fumées. L'inconnu s'assied et salue Jules, ignorant le jeune Aristide – qui pour une fois se tient coi.

– J'espère que pour nous déranger à pareille heure, vous êtes soit un éditeur très riche, soit un savant assez fou pour être amusant... monsieur ?

– Mon nom est sans importance, M. Verne. Je suis un messager, envoyé par...

Ici, une pause dramatique.

– ...le Club Zététique !

L'homme se fige comme si un coup de cymbale avait accompagné sa révélation.

– Sans doute un mauvais club de théâtre, vu votre jeu. Et ce costume... Bref, j'ai délaissé les planches pour la Science, vous me voyez navré.
– La Zététique, monsieur Verne ! insiste l'inconnu. Du grec zetiko... etetikos... hum, du grec, et qui veut dire : l'art du doute.
– Ah. Tout de suite, c'est plus clair.
– N'ironisez pas, monsieur Verne ! Nous sommes le dernier rempart contre la croyance au surnaturel – du surnaturel, au XIXème siècle ! Nous démasquons les voyants, les fantômes d'opérette... Nos membres admirent vos Voyages extraordinaires, votre anticipation si pointue en matière de science. Ce sont des chercheurs renommés... même, quelques têtes couronnées...
– Et que me veulent leurs couronnes, si tard le soir ? demanda Jules Verne en désignant l'horloge de verre.

Le regard de l'inconnu s'attarde sur le Petit Journal étalé sur le bureau, l'article du correspondant écossais bien en vue.

– Je vois que vous êtes déjà au courant. Le Club Zététique prend très au sérieux ce « Monstre du Loch Ness ». Nous penchons pour un canular... et nous paierons ce qu'il faut pour le prouver.

L'homme laisse tomber sur le bureau un portefeuille bien gonflé.

– Vous prêchez un convaincu – ou plutôt un sceptique ! dit Jules, déjà plus aimable. Mais pourquoi moi ? Allez voir ce détective, à Londres. Il se pique de science de la déduction ou je ne sais quoi.
– Oh, rien ne vaut un nom connu pour appuyer un démenti en première page ! Imaginez les gros titres... et quelques centaines de Francs-Or pour vos petits loisirs...

Jules Verne triture sa barbe, hésitant. Une banale histoire de serpent de mer, vouée à l'oubli. Mais en cas ce succès, quel triomphe pour la Science ! Quel feuilleton ! Des interviews, les ventes de Voyages extraordinaires relancées...

– Et des semaines sans voir madame Honorine, glisse Riri à son oreille.

Le lendemain, un homme vêtu d'un pardessus trop petit et d'un chapeau trop grand entre en coup de vent au bureau de poste d'Amiens pour télégraphier à Paris.

GRAND HOMME MARCHE AVEC NOUS STOP
AVANCE VERSÉE STOP
CANULAR BIENTÔT HISTOIRE ANCIENNE

Et maintenant, rendez-vous au 2 !


Et à la suite, deux ou trois paragraphes où les règles sont petits à petit expliquées à Jules par les autres personnages.

ANNEXE
Le steampunk : je m'interroge sur la formation du mot, il faudrait que je fasse la recherche. A noter, les mouvements dérivés : dieselpunk et même (dans une courte BD de Boulet) le formicapunk : et si la technologie des années 2000 ou 2010 avait conservé l'esthétique des années 80 ? Ordi à gros pixels rappelant le Minitel, la VHS comme principal support numérique, Casimir comme icône geek...

Pour le moment, l'AVH prend plus la direction d'une nostalgie amusée par rapport à la technologie du XIXe (la manie des courses, la fascination pour les grosses machines) que d'une oeuvre steampunk. J'ai découvert avec surprise l'article "Course vers le Nord" de Wikipedia ENG, je vais m'en resservir pour le trajet de Julot vers l'Ecosse. Mais il faudra bien que j'introduise un sous-marin volant ou un éléphant à vapeur quelque part, pour faire vraiment Jules Verne.

[EDIT] Merci @Bruenor et Gwalchmei pour les faute relevées ! J'ai remplacer l'intro (ci-dessus) par une nouvelle version, qui tient compte des fautes relevées.
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Messages dans ce sujet
AVH Epouvante 4 : Steampunk ! - par Dagonides - 15/08/2016, 23:40
RE: AVH Epouvante 4 : Steampunk ! - par Bruenor - 16/08/2016, 19:40
RE: AVH Epouvante 4 : Steampunk ! - par Bruenor - 21/10/2017, 14:43
RE: AVH Epouvante 4 : Steampunk ! - par Fitz - 22/10/2017, 12:40
RE: AVH Epouvante 4 : Steampunk ! - par JFM - 23/10/2017, 22:21
RE: AVH Epouvante 4 : Steampunk ! - par vador59 - 27/12/2017, 16:11



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