[03] Le Seigneur de l'Ombre
#1
Par rapport au Dieu Perdu, j'ai trouvé ce tome 3 moins emballant. Dave Morris est à nouveau seul à la rédaction et ce LDEVLH est plus à rapprocher du Tombeau du Vampire. Même type d'aventure : pénétrer dans le repaire d'un méchant, survivre aux pièges et créatures qui parsèment cet antre du mal, trouver le meilleur chemin et les objets les plus profitables avant d'atteindre le big boss.
Cependant, l'ambiance et la difficulté sont ici très différentes.

L'aventure est globalement assez glauque. Déjà l'introduction est teintée de désespoir puisque le pays a sombré dans la déliquescence depuis que le roi a été défait lors d'une grande bataille. En tant que chevalier-servant du royaume, nous avons assisté impuissant à la misère subie par le peuple ; et même avec culpabilité car nous devions faire respecter l'autorité face à ces hordes de manants affamés.
Mais la cause de tout ces malheurs est désormais identifiée. Il faut atteindre la citadelle du seigneur Arkayn et le défaire. Ceci afin que le roi puisse se libérer du mauvais sort qui l'empêche de reprendre les choses en main.

On commence donc par un passage en extérieur malheureusement assez linéaire avant d'atteindre la forteresse. Il faut alors trouver le passage le moins dangereux, affronter des serviteurs maléfiques de toutes sortes y compris de nombreux morts-vivants (car Arkayn est un nécromancien, lui-même apparenté à la grande Faucheuse) avant le combat final. Si l'atmosphère est lugubre est inquiétante, la faute en incombe en premier lieu aux dangers des environs et du château, omniprésents et mortels. N'attendez aucune aide à l'intérieur de l'enceinte, aucun salut pour votre âme, toutes les créatures croisées (ou presque) vous seront hostiles et capables de vous tuer. Pas de gobelin Habileté 5 Endurance 5 à se mettre sous la dent, ici chaque combat est à redouter et les points
d'Endurance défilent vite. Aucune compassion à espérer de la part de l'auteur quant aux tests d'Habileté ou de PSI : un échec conduit très souvent à la mort. Quant aux choix à effectuer en cas de situation tendue, mieux vaut faire preuve d'intuition car les PFA directs font également partie du décor. Bref, c'est à croire que Morris à l'époque avait eu des retours sur la trop grande facilité du premier Dragon d'Or!
Cette omniprésence de la mort pour le héros apporte donc une touche sombre, rehaussée par le sentiment d'abattement général (le chevalier de l'auberge, les êtres damnés...), les morts qui dominent les vivants et surtout la perfidie des habitants du château. Pour ne pas spoiler, il ne
vaut mieux pas détailler le sujet mais nombreux alliés du seigneur essaient de nous flouer au cours de l'aventure.

La difficulté du jeu renforce cette ambiance pesante. Un chemin précis permet de s'en tirer avec une chance raisonnable et ce, malgré des caractéristiques initiales faibles. Mais il faut de nombreuses morts prématurées pour le trouver. Entre les mauvais choix, les objets manquants et les combats à éviter car mortels ou trop affaiblissants, on peut vite perdre la vie. Et ce dès le début de l'aventure.

Ce taux de mortalité associé à une certaine linéarité rend les relectures pas toujours passionnantes. D'autant plus que les rencontres et les pièges ne brillent pas toujours par leur originalité ou alors
les situations potentiellement intéressantes ne sont pas assez détaillées. Certaines valent quand même le coup d'oeil (le scribe et son porte-plume reptilien, le minotaure et son dresseur...) mais au final, on a une exploration de donjon classique avec des chemins directionnels aléatoires et des choix type "j'explore ou je file". Rien de très motivant donc.
J'aurais apprécié un scénario plus étoffé et des passages alternatifs vraiment intéressants comme dans le Dieu Perdu. Ici, on voit rapidement qu'il y a une bonne route avec que des mauvais choix autour et ces mauvais choix sont très rapidement mortels et sans intérêt (quoique la balade sur le balai de la sorcière somnambule est pittoresque).

Un sentiment assez mitigé au final même si le terme de l'aventure est très intéressant. Les antichambres avec les réfectoires des goules et des vampires sont des passages surprenants, voire même humoristiques pour les goules. Quant au combat final, je l'ai trouvé excellent. Il magnifie le système de combat Dragon d'Or en proposant des rebondissements, des choix tactiques et des manoeuvres originales comme pour les fameux duels de la Voie du Tigre. Très bien équilibré en plus de ça car j'ai vaincu le Seigneur de l'Ombre alors qu'il ne me restait que 2 points d'Endurance.
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[03] Le Seigneur de l'Ombre - par Fitz - 10/09/2012, 20:29



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