Choix en-dehors du contrôle du joueur
#13
Intéressant débat. En fait, y'en a même plusieurs mélangés :

Choix dépendant de jets de dés

Une sorte de consensus se dégage : c'est mal, sauf dans le cas où l'on joue un personnage qui n'a justement pas tout contrôle sur ses actes. Comme un bestiole garou, une créature venue du chaos, un type fin saoul etc.

Outremer a écrit :Pour être juste, je pense que cette idée pourrait marcher dans des circonstances différentes. Par exemple, un héros qui serait un loup-garou, avec un score de Bestialité qui augmenterait ou diminuerait selon qu'il accepte ou refoule son côté monstrueux. Plus le score de Bestialité serait élevé, plus le héros aurait accès à certains pouvoirs (force surhumaine, sens surnaturels, régénération...), mais dans certaines circonstances de stress, le joueur devrait passer des tests de Bestialité : si les dés donnaient un chiffre inférieur à son score, le héros agirait alors de façon incontrôlable.

Toi, tu as relu Howl of the Werewolf récemment.

Caractère du personnage contre décisions du joueur

Je n'aime pas cette idée que certains choix soient considérés comme out of character dans les LVH. Autant cela peut se comprendre dans un Jdr. Il est assez courant que des joueurs prennent des avantages ou des désavantages juste pour optimiser leur personnage, et ne les joue absolument pas. Si un joueur incarne un personnage dont la fiche indique qu'il est asocial, mais qu'il se comporte comme un candidat à la présidentielle, il doit accepter de modifier soit la version papier, soit la version jouée de son perdo. Autant cela n'a pas de raison d'exister dans la littérature. En effet, je pars du principe qu'à partir du moment où un choix nous est proposé par l'auteur, c'est que le personnage l'a envisagé, ou alors que l'auteur a raté son coup. Je ne vois aucune raison de proposer des choix qui soient complètement à l'opposé de ce que nous sommes censé incarner, surtout si c'est pour nous pénaliser de les prendre ensuite.

Prenons un exemple : Arnulf, le Chevalier Blanc, plus célèbre héros du royaume, arrive dans un village, qui a, évidemment, des ennuis. Le bourgmestre lui demande d'éliminer l'ogre qui s'en prend régulièrement aux habitants. Mais Arnulf hésite, car il est également en quête pour aller sauver une princesse, et le temps presse. Le texte nous propose a) d'aider le bourgmestre b) de poursuivre notre quête de la princesse c) de demander au bourgmestre ce qu'il a à nous offrir en échange de notre aide.

Le choix c) paraît dans ce contexte complètement déplacé. On imagine difficilement Arnulf s'enquérir auprès du maire de combien de pièces d'or et d'équipements +1PH il peut récupérer dans ce village de bouseux. Dans ce cas, ce choix n'a pas de raison d'être, et doit dégager. Par contre, si, au lieu d'Arnulf, le maire aurait demandé son aide à Boris, le Mercenaire Sanglant, il aurait été tout à fait logique. Cela aurait même été le a), l'acceptation sans condition, qui paraîtrait étrange.

Après, c'est toujours complexe, car les interprétations d'un même personnage peuvent être multiples, et certains choix peuvent paraître logique à une partie des lecteurs, et complètement improbables à d'autres. Et certains auteurs, même bons, peuvent parfois nous offrir des choix... étranges (oui, Joe Dever, je pense à toi).

Par contre, il y a un truc que je ne supporte pas, c'est lorsque l'auteur pousse extrêmement violemment dans la direction qui l'arrange alors que l'alternative est tout à fait acceptable. C'est parfois direct, en nous pénalisant dès que l'on s'éloigne de sa vision du personnage ("Ah, tu n'as pas aidé les villageois ? Perds 5 points de Chance."), parfois subtile : dans les LVH avec un score d'Honneur ou de Foi, il y a trop souvent un test mortel de cette caractéristique, qui nous oblige à choisir forcément la voie qui permet d'en gagner le plus.

Cependant, il faut également tenir compte de l'évolution du personnage. Le message de Dave Morris est d'ailleurs très intéressant à ce sujet. J'aime beaucoup l'idée que nos actes passés peuvent influer sur nos décisions, y compris nos décisions purement morales. Dans le cas d'ashim, je verrais bien le système suivant :
*Si le moine a plus d'un certain seuil de Foi, l'idée d'épargner un hérétique ne lui vient même à l'esprit.
*S'il est en-dessous de ce seuil, il doute, et laisse au lecteur la possibilité de résoudre ce dilemme.
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RE: Choix en-dehors du contrôle du joueur - par Skarn - 25/05/2012, 11:09



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