07/07/2019, 21:49
Voici l'intro de ma future AVH, Le prix d'une paire de jambes:
Mino Raculha. 52 ans.
Vous récapitulez dans votre tête. Vous avez l’habitude de ce genre d’exercice lorsque vous devez faire face à une personnalité qui n’hésite pas à afficher son ascendant sur vous. L’homme, le torse nu sous son peignoir ouvert, vous impose sa pillosité luxuriante et la graisse de son ventre bedonnant. Vous avez appris qu’être en mesure d’exhiber la laideur de sa chair dans toute sa nudité est la marque d’une puissance vénérable… ou la marque des milieux populaires, si vous songez à votre famille.
52 ans donc. Un « homme d’affaires italo-luxembourgeois de 52 ans », comme aiment à le décrire les media. Une manière détournée de résumer la biographie d’un étrange poisson, qui a toujours nagé en eaux troubles, quitte à faire plusieurs passages par la case prison. Bien sûr, dans le milieu des agents de joueurs, Mino Raculha est tout sauf une exception. Mais c’est l’idole du gratin des journalistes parisiens, toujours prêts à s’accrocher à tout ce qui peut attirer du fric, de près ou de loin.
Tellement que sa récente suspension pour six mois n’a pas le moins du monde altéré son aura, elle n’a fait qu’ajouter à la légende de celui dont le moindre glaviot vient s’inscrire dans les fils d’actualité. Une aventure plus ou moins consentie avec une joueuse encore mineure, même les parents ne se sont pas vraiment plaint quand ils ont pu estimer le montant des dédommagements. Mais la Fédération était forcée de sévir, pour l’exemple.
La dernière fois que Mino était tombé, c’était pour une histoire d’évasion fiscale. Une pelote indémerdable de montages off-shore et de sociétés écrans pour permettre de défiscaliser les primes de transfert et partager le magot avec les plus grandes stars de son écurie. Vous n’avez jamais réussi à vraiment vous y intéresser, d’autant plus maintenant que la fiscalité a été officiellement abolie…
C’est cette suspension qui vous vaut d’être là, debout au bord de la piscine de Mino Raculha, sous les nuages menaçants, en train de contempler les rangées de bourrelets qui s’échappent des franges de son peignoir.
Mino vous invite à piocher des cacahuètes dans une coupelle.
« On m’a dit beaucoup de bien de toi… jeune, débrouillard, ambitieux… mais pas téméraire. »
Le portrait peut vous convenir. C’est l’image que vous aimez qu’on retienne de vous, surtout dans ce milieu.
« Tu comprends, je veux choisir avec soin ceux qui vont assurer mon interim. Pablo m’a fait savoir que tu étais intéressé. »
Pablo tient un bar branché sur la Promenade des Anglais et vous saviez que ce genre de message ne tomberait pas dans l’oreille d’un sourd.
« Je vais prendre trois ou quatre mecs comme toi. Hors de question que je mette tous mes œufs dans le même panier... »
Il tente un rire mais se perd dans un hoquet et le majordome prudent lui tend un verre d’eau. Mino boit en grimaçant. Vous imaginez qu’il vous adresse un clin d’oeil derrière ses lunettes de soleil. Le visage de Mino Raculha, rond et luisant, est moins inoubliable que ses bourrelets, c’est sans doute pour cela qu’il le dissimule derrière d’épaisses lunettes.
« Je me suis dit, je vous mets tous à l’essai. Trois gars chacun par exemple… attention c’est du haut de gamme ! Mais tu sais ça, bien sûr… Puis après, quand je reviens, je reprends la main bien sûr. Mais bon, s’il y en a parmi vous qui m’ont donné particulièrement satisfaction je peux faire l’effort de vous introduire dans le milieu. »
C’est exactement ce que vous cherchez. Il ne peut pas y avoir de meilleur mentor que Mino Raculha !
« J’aime bien cette idée de me construire ma propre concurrence. C’est comme ça qu’on dure… note déjà ça, petit ! »
Il retire ses lunettes pour vous fixer du regard. Deux petits yeux chevillés au visage comme des vis froides.
« J’ai dit trois joueurs chacun… c’est ce que je pensais au début. Mais il y a un joueur particulier. Irremplaçable. Et celui-là je veux qu’il ait un ange gardien. Pour lui tout seul... »
Vous frissonnez. Raculha est en train de parler d’El Diablo. Si ce que vous pensez deviner est vrai… vous retenez un cri d’exultation. Raculha poursuit calmement.
« Tu m’as compris. On m’a dit beaucoup de bien de toi, petit. Inutile de te dire qu’il serait de mauvais goût de me décevoir… je sais que tu me comprends. Souviens-toi que ces joueurs sont à moi. Et El Diablo plus que n’importe quel autre ! »
Vous acquiescez silencieusement.
Il tapote sur son bracelet connecté, qui s’allume sous son impulsion . Le modèle le plus cher de chez Smartzone, aussi noir et brillant que ses lunettes. Vous le reluquez avec envie et Mino intercepte votre regard.
« Bel objet, hein ? »
Il continue de faire glisser ses doigts sur la moire du bracelet.
« Tu viens de recevoir toutes les informations qui te seront utiles. Je suis sûr que tu connais déjà l’essentiel, mais j’ai ajouté quelques éléments de contexte qui pourront t’être utiles. Et si tu t’interroges, tu sais comment me contacter… ».
Mino Raculha. 52 ans.
Vous récapitulez dans votre tête. Vous avez l’habitude de ce genre d’exercice lorsque vous devez faire face à une personnalité qui n’hésite pas à afficher son ascendant sur vous. L’homme, le torse nu sous son peignoir ouvert, vous impose sa pillosité luxuriante et la graisse de son ventre bedonnant. Vous avez appris qu’être en mesure d’exhiber la laideur de sa chair dans toute sa nudité est la marque d’une puissance vénérable… ou la marque des milieux populaires, si vous songez à votre famille.
52 ans donc. Un « homme d’affaires italo-luxembourgeois de 52 ans », comme aiment à le décrire les media. Une manière détournée de résumer la biographie d’un étrange poisson, qui a toujours nagé en eaux troubles, quitte à faire plusieurs passages par la case prison. Bien sûr, dans le milieu des agents de joueurs, Mino Raculha est tout sauf une exception. Mais c’est l’idole du gratin des journalistes parisiens, toujours prêts à s’accrocher à tout ce qui peut attirer du fric, de près ou de loin.
Tellement que sa récente suspension pour six mois n’a pas le moins du monde altéré son aura, elle n’a fait qu’ajouter à la légende de celui dont le moindre glaviot vient s’inscrire dans les fils d’actualité. Une aventure plus ou moins consentie avec une joueuse encore mineure, même les parents ne se sont pas vraiment plaint quand ils ont pu estimer le montant des dédommagements. Mais la Fédération était forcée de sévir, pour l’exemple.
La dernière fois que Mino était tombé, c’était pour une histoire d’évasion fiscale. Une pelote indémerdable de montages off-shore et de sociétés écrans pour permettre de défiscaliser les primes de transfert et partager le magot avec les plus grandes stars de son écurie. Vous n’avez jamais réussi à vraiment vous y intéresser, d’autant plus maintenant que la fiscalité a été officiellement abolie…
C’est cette suspension qui vous vaut d’être là, debout au bord de la piscine de Mino Raculha, sous les nuages menaçants, en train de contempler les rangées de bourrelets qui s’échappent des franges de son peignoir.
Mino vous invite à piocher des cacahuètes dans une coupelle.
« On m’a dit beaucoup de bien de toi… jeune, débrouillard, ambitieux… mais pas téméraire. »
Le portrait peut vous convenir. C’est l’image que vous aimez qu’on retienne de vous, surtout dans ce milieu.
« Tu comprends, je veux choisir avec soin ceux qui vont assurer mon interim. Pablo m’a fait savoir que tu étais intéressé. »
Pablo tient un bar branché sur la Promenade des Anglais et vous saviez que ce genre de message ne tomberait pas dans l’oreille d’un sourd.
« Je vais prendre trois ou quatre mecs comme toi. Hors de question que je mette tous mes œufs dans le même panier... »
Il tente un rire mais se perd dans un hoquet et le majordome prudent lui tend un verre d’eau. Mino boit en grimaçant. Vous imaginez qu’il vous adresse un clin d’oeil derrière ses lunettes de soleil. Le visage de Mino Raculha, rond et luisant, est moins inoubliable que ses bourrelets, c’est sans doute pour cela qu’il le dissimule derrière d’épaisses lunettes.
« Je me suis dit, je vous mets tous à l’essai. Trois gars chacun par exemple… attention c’est du haut de gamme ! Mais tu sais ça, bien sûr… Puis après, quand je reviens, je reprends la main bien sûr. Mais bon, s’il y en a parmi vous qui m’ont donné particulièrement satisfaction je peux faire l’effort de vous introduire dans le milieu. »
C’est exactement ce que vous cherchez. Il ne peut pas y avoir de meilleur mentor que Mino Raculha !
« J’aime bien cette idée de me construire ma propre concurrence. C’est comme ça qu’on dure… note déjà ça, petit ! »
Il retire ses lunettes pour vous fixer du regard. Deux petits yeux chevillés au visage comme des vis froides.
« J’ai dit trois joueurs chacun… c’est ce que je pensais au début. Mais il y a un joueur particulier. Irremplaçable. Et celui-là je veux qu’il ait un ange gardien. Pour lui tout seul... »
Vous frissonnez. Raculha est en train de parler d’El Diablo. Si ce que vous pensez deviner est vrai… vous retenez un cri d’exultation. Raculha poursuit calmement.
« Tu m’as compris. On m’a dit beaucoup de bien de toi, petit. Inutile de te dire qu’il serait de mauvais goût de me décevoir… je sais que tu me comprends. Souviens-toi que ces joueurs sont à moi. Et El Diablo plus que n’importe quel autre ! »
Vous acquiescez silencieusement.
Il tapote sur son bracelet connecté, qui s’allume sous son impulsion . Le modèle le plus cher de chez Smartzone, aussi noir et brillant que ses lunettes. Vous le reluquez avec envie et Mino intercepte votre regard.
« Bel objet, hein ? »
Il continue de faire glisser ses doigts sur la moire du bracelet.
« Tu viens de recevoir toutes les informations qui te seront utiles. Je suis sûr que tu connais déjà l’essentiel, mais j’ai ajouté quelques éléments de contexte qui pourront t’être utiles. Et si tu t’interroges, tu sais comment me contacter… ».