[23] Les Sceaux de la Destruction
#1
Ce LDVELH est pour moi dans la moyenne basse des LDVELH, dans le ventre mou des Défis Fantastiques. Mais il aurait pu sortir du lot et faire partie de l'élite si l'auteur n'avait pas fait, à priori, preuve de paresse en écrivant cette aventure. Des paragraphes si courts, des descriptions si succinctes, ça ne peut que plomber l'intérêt d'un livre-jeu, quelle que soit l'originalité du scénario ou l'intérêt du challenge. Je mise plutôt sur de la paresse ou du dilettantisme de la part de Andrew Chapman car quand je pense aux Spectres de l'Angoisse (qui se déroulent géographiquement près de cette aventure) ou à la Planète Rebelle, on voit que son style peut être différent et qu'il est capable de créer une véritable ambiance... ce qui est loin d'être le cas pour les Sceaux de la Destruction. Bref, en plus de nuire au plaisir de la lecture, ces paragraphes de une, deux ou trois lignes donnent vraiment le sentiment de s'adresser à un public très jeune qui ne s'intéresserait qu'aux lancers de dés et aux illustrations.
Dommage car je me suis sinon bien amusé à parcourir dans tous les sens cette aventure afin de la terminer à la loyale. Elle dispose de nombreuses qualités.
Elle est à la fois assez longue tout en proposant des chemins variés. Certains sont d'énormes raccourcis mais conduisent à l'échec. Il s'agit d'un one-true-path et, sans trop spoiler, la bonne voie passe par la route la plus longue, qui permet de parcourir une grande partie de l'aventure.
L'histoire est plutôt intéressante même si elle souffre d'incohérences incroyables. Nous sommes un roi et partons en deux secondes pour un périlleux voyage à la première suggestion de notre conseiller, sans cheval ni compagnon. Dès l'introduction, j'ai vraiment eu la sensation de devoir jouer le rôle d'un benet! Un roi sans or (mais qui peut en gagner en détroussant ses adversaires), en armure de cuir, sans bouclier (mais on a un joli casque)... Seule notre rencontre avec un petit seigneur nous garantit un accueil amical et nous donne le sentiment d'être un souverain ; ça c'est pour le côté absurde. Sinon, il y a des faux-semblants, une tentative d'assassinat organisée, une méchante plutôt charismatique qui nous harcèle à distance avant d'atteindre son repaire. Ajoutons à cela de nombreux objets indispensables pour le OTP mais d'autres qui peuvent également nous booster en habileté, une réelle utilisation des trésors et de l'or gagnés, des combats ardus mais pas au point d'un Green ancienne époque ou d'un Livingstone, une difficulté générale plutôt haute mais qui ne frise pas l'impossible, un sentiment de progresser après chaque échec car le bon chemin nous permet d'éviter les obstacles les plus injustes, on obtient au final un réel plaisir ludique, des relectures plaisantes et un challenge motivant. Je n'oublie pas tout de même quelques gros points noirs tel qu'un redoutable MAT à retardement (où il ne faut pas faire entre 4 et 10 à un lancer de dés ou c'est l'échec assuré), un mini-jeu infaisable (mais sans conséquence grave pour la suite), une habileté de 12 quasi-nécessaire en raison de certains combats obligatoires difficiles mais surtout des nombreux tests d'habileté mortels. A ce propos, j'ai bien aimé que les tests d'habileté soient réussis avec un résultat strictement inférieur à notre habileté, ce qui rend moins confiant les 12 en habileté. D'une manière générale, les PFA après des tests obligatoires sont un peu trop nombreux.
Certaines rencontres et le bestiaire dans son ensemble sortent de l'ordinaire. Les doragars, les créatures des neiges, les spriggans... Tout ça change des DF basiques, une variété que l'on retrouve dans les autres oeuvres de Chapman à l'inverse totale de Luke Sharp par exemple. Mais là encore, la brièveté des textes casse toute l'ambiance. Le pire étant la rencontres avec les tant redoutés golems. Ils sont sur la couverture, on entend parler d'eux depuis le début et paraissent invincibles (grosse analogie avec les nazgûls de Sauron d'ailleurs). Mais la manière (très facile) dont on s'en débarrasse est décrite une phrase! Ce refus de s'étendre se retrouve dans de nombreux PFA où l'on meurt sans même savoir comment. Ce qui accentue un peu plus la thèse de la bonne grosse flemme.
En clair, de bonnes idées, une bonne structure, un gameplay correct pour la série mais un travail bâclé.
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[23] Les Sceaux de la Destruction - par Fitz - 05/09/2010, 15:54
RE: [DF] Les Sceaux de la Destruction - par JFM - 06/09/2010, 23:54
RE: [DF] Les Sceaux de la Destruction - par JFM - 26/05/2014, 23:29



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