La Rivière des Parfums
#14
À mon tour de parler de la Rivière des Parfums.

J'ai beaucoup aimé cette aventure, à tel point que mon trio de tête devient un quatuor et va me forcer à n'accorder aucun point à une aventure qui en mérite pourtant largement !

Parlons du style. Beaucoup l'ont jugé laconique, je ne suis pas d'accord. Il est au contraire extrêmement riche, notamment en descriptions. Certes, on voit plus à travers les yeux du héros qu'à travers son cœur, mais est-ce un mal ? C'est le cas dans énormément de LVH. Ainsi une bonne partie des Loup Solitaire – série que j'adule et je ne suis pas le seul – sont comme ça, faisant davantage la part belle à l'environnement qu'au héros. Et ici, l'environnement, que ce soit physique ou historique, est décrit dans un souci du détail qui force l'admiration.

Entendu, le style n'est pas aussi épique que dans SRY, aussi harmonieux que dans VFF, aussi subtil que dans FP, mais il joue dans une autre catégorie, et il y excelle.

J'adore l'histoire en général, et l'histoire « guerrière » en particulier, ça explique peut-être mon enthousiasme. Je ne connaissais pas grand chose à la guerre du Vietnam, mais j'ai trouvé les précisions historiques intéressantes et j'en ai appris beaucoup. Le travail de recherche est réellement des plus impressionnants.

L'introduction est excellente, très prenante et nous plonge directement dans l'atmosphère du récit. Le fait d'incarner un assassin est original. On peut d'ailleur considérer ce fait comme une justification à l'absence relative de sentiments exprimés par le personnage, puisqu'il est présenté comme une machine à tuer. L'ambiance est extrêmement bien rendue, c'est même l'atout majeur de l'aventure. On se perd un peu, au début, dans les abréviations multiples, mais avec le glossaire on s'en sort, et elles sont suffisamment discrètes pour ne pas être gênantes, même sans glossaire. Comme qui dirait : « On s'y croirait ! » On se sent vraiment dans l'atmosphère de la guerre.

Un autre atout de cette aventure, c'est la présence d'illustrations (fait unique parmi les candidats aux Yaz'). Elles oscillent entre le moyen et l'assez bon, mais elles restent un support agréable à l'ambiance, et un facteur d'« accroche » supplémentaire.

Le système du jeu, basé sur des mots clés, est toujours aussi simple et efficace. L'absence de hasard et la gestion minimale de l'équipement nous permettent de profiter un maximum du récit. On pourrait croire que l'intérêt ludique en pâtit, mais ce dernier est, à mon sens, beaucoup plus basé sur la réflexion. De nombreuses situations font appel à l'intelligence du joueur et permettent de satisfaire son côté « gamer ».

Le point un peu plus délicat, relevé par mes prédécesseurs, c'est l'aspect malheureusement un peu hasardeux de la mission. J'ai l'impression qu'il est vraiment difficile de récolter les indices nécessaires au succès de notre entreprise. Dans Mad Minute, on pouvait passer totalement à côté de la mission principale, la découverte de celle-ci dépendait entièrement du hasard. Ici, ironiquement, on découvre la mission dès le début, mais c'est en son sein même (remarquez, c'était aussi un peu le cas dans Mad Minute) que le hasard pose problème. Mais mon jugement changera peut-être après plusieurs nouvelles tentatives. Parmi mes trois essais, je suis d'abord mort rapidement, blessé par un shrapnel puis tué par un obus de char, puis j'ai été capturé dans un bâtiment par les américains, et enfin j'ai été pris à parti et assassiné par des pillards au cours d'une excursion nocturne.

Quelques problèmes et interrogations apparus ça et là. Au paragraphe 21, on récolte une blessure si on a repéré le terrain avant, et donc qu'on est au courant pour la tourelle. Ça aurait dû être le contraire, non ? Au paragraphe 54, je ne suis pas sûr d'avoir compris si on avait le droit de poser toutes les questions. Enfin, un petit bug d'ADVELH au paragraphe 90, qui nous gratifie d'un lien superflu dans la phrase « au 4ème Régiment ».

Question ortographe, j'ai repéré une faute au paragraphe 36 : « alors que la guerre avec les Français avait déjà déchirait votre mère patrie » (« déchiré ») ; ainsi que : « les nuits dans Hué ne sont pas sûres » (« sures », sans accent).

Conclusion : plaisir de lire, plaisir de jouer. Des atouts et des faiblesses différents des autres. Dans mon top 4 (qui va décidément être très difficile à ordonner…).

Jehan.
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Messages dans ce sujet
La Rivière des Parfums - par Oiseau - 30/08/2006, 22:29
RE: Yazback 6 : La Rivière des Parfums - par Jehan - 25/01/2007, 18:16
RE: La Rivière des Parfums - par Outremer - 19/09/2012, 03:45
RE: La Rivière des Parfums - par Niki - 19/09/2012, 22:12
RE: La Rivière des Parfums - par Lucius - 22/09/2012, 14:55
RE: La Rivière des Parfums - par Niki - 22/09/2012, 15:33
RE: La Rivière des Parfums - par Lucius - 22/09/2012, 17:52
RE: La Rivière des Parfums - par Niki - 22/09/2012, 22:22



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