[06] La Voie du Sabre
#1
Cadre : le japon médiéval. Cet univers semble avoir particulièrement motivé les deux auteurs principaux de la série qui ont rajouté un bon nombre de règles supplémentaires sensées mieux coller à cet univers. On retrouve du coup certains points déjà aperçus dans les autres LDVELH où l'on interprète un samouraï : l'Epée du Samouraï et la série la Loi du Sabre. Ces nouvelles règles apportent l'honneur (0 = seppuku) qui ne sert finalement à rien (je ne pense pas que ce soit possible d'arriver à 0), la caractéristique Beaux-Arts (pour faire joli en effet), la caractéristique Chance déjà plus utile, la possibilité de combattre à deux sabres (sans intérêt, presque pénalisante), le genshi pour avoir l'initiative (guère efficace), le ki pour se booster lors de certains combats (pas mal), et surtout, un système de localisation des dégâts (tête, tronc, bras, jambes). Ce dernier point est déjà plus intéressant car il augmente le facteur aléatoire dans les duels ce qui peut laisser une chance de vaincre à ceux qui ont une capacité physique faiblarde. Malgré ça, il est dur de gagner le livre avec un faible score en physique, comme souvent dans cette série.
Le scénario est bâteau et c'est ce qui pêche le plus dans ce LDVELH. Sinon, le contenu et l'aspect ludique sont vraiment pas mal.
Notre daimyo nous demande de partir trouver l'endroit où se carapatent les armées ennemies ; voici pour la mission. D'habitude, dans Loup Solitaire par exemple, le scénario bascule à un certain moment et l'on doit endosser un rôle bien plus valorisant que celui de simple enquêteur. Ici, pas du tout. Quand on trouve le camp ennemi, on a gagné. Point à la ligne. La fin est très frustrante.
Il y a bien une mission secondaire pour sauver une damoiselle en détresse ; mais si on la fait, c'est uniquement pour le beau geste. Aucune incidence sur le déroulement de l'aventure qu'on la réalise ou pas.
Malgré tout, la Voie du Sabre n'est pas un mauvais LDVELH. Il fait même partie à mon avis des bons de cette série. La liberté d'action est élevée, de nombreux chemins sont possibles pour sillonner la région et faire de multiples rencontres malgré le faible nombre de paragraphes du livre. Il existe même trois manières (peut-être plus) totalement différentes de trouver l'indice ultime pour atteindre le campement ennemi.
L'aspect jeu est plutôt bien géré : les tests de caractéristiques sont fréquents (sauf pour communication et beaux-arts malheureusement), les combats équilibrés autant que faire se peut avec les règles basiques de la série, et les mini-jeux sont plutôt agréables. En particulier ceux où l'on doit s'échapper d'un bâtiment ou d'un palais. Le plan numéroté est ici vraiment indispensable et essaie d'être réaliste puisqu'on doit aller de pièce en pièce en respectant la configuration des lieux. On est loin de l'exploration désordonnée des plans numérotés de Brennan.
Quant au style, on sent un effort ou une bonne connaissance des auteurs sur le sujet du Japon médiéval. Les descriptions des gens, des bâtiments ou des paysages fourmillent de petits détails authentiques ou de termes nippons, ce qui permet une assez bonne immersion dans le récit. Ces détails historiques paraissent parfois "forcés", comme si les écrivains voulaient démontrer leur érudition sur le sujet mais ça reste un plus. En dépit de ça, l'ambiance n'est pas extraordinaire si on la compare avec la série La Loi du Sabre, la faute sans doute à certains paragraphes trop brefs et à de trop fréquents combats ou lancers de dés.
Quelques scènes intéressantes comme le tremblement de terre, le duel préparé selon les usages et le village que l'on doit organiser tactiquement contre des yakusas (hommage aux sept samouraïs), une scène qui rappelle celle de La Marque du Samouraï (1er Loi du Sabre) et aussi l'AVH de le Jibe, Terres Ardentes. Mais je l'ai préférée dans ces deux dernières oeuvres que dans la Voie du Sabre où elle ne dure que deux paragraphes...
Un assez bon divertissement.
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#2
C'était mon premier livre de la série, et j'étais ravi par ce système de combat bien plus évolué que les DF auxquels j'étais jusqu'alors habitué. En plus depuis le labyrinthe de la mort j'étais complètement subjugué par les personnages de ninja et leur arsenal mortel (disques aux bords dentés, shurikens...), et on en trouvait plein dans ce livre. Big Grin

Un des tous meilleurs de la série.

Après j'ai lu le tome 2 de la loi du sabre et c'est vrai que l'immersion est bien plus grande dans la "spiritualité" du samouraï. Mais il demande plus d'effort pour réussir à entrer dans cette ambiance si particulière.
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#3
Je suis essentiellement d'accord avec la critique de Fitz, juste pour signaler 2-3 petits trucs.
D'abord c'est normal qu'un samouraï se fasse tuer s'il a un mauvais score en capacités physiques, hein, il n'avait qu'à se faire moine. Non, ce qui est ennuyeux, c'est sur la répartition des dégâts: on peut se faire larder le torse sans inconvénient, mais surtout on est le seul à utiliser une armure dans tout le livre, y compris en pleine bataille… je vous recommande le casque, il faut 3 coups à la tête pour vous tuer si vous le portez quand un seul tue n'importe qui. C'est festif.
Et la capacité Beaux-Arts sert à quelque chose, si, si, on peut trouver comme ça les renseignements qui permettent de débusquer l'arme ennemie. Moi je me suis fait eu parce que je m'étais cru trop malin, mais qu'est-ce que ça prouve ?
Enfin un aspect qui m'a vraiment plu, c'est la présence en marge du surnaturel: l'épée de Murasama et l'ermite qui est peut-être un tengu… ça contribue beaucoup à l'ambiance japonaise.
" Ashimbabbar m'a donné une dague et une épée et m'a dit
: Transperces-en ton corps; elles furent forgées pour toi."
Poème d'Enheduanna
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