Syberia
#1
Je n'aime pas franchement les jeux d'aventures mais, pour une raison qui défie l'entendement, je continue de temps en temps à en acheter...

Ainsi, il y a quelques mois, je me suis attaqué à "The Longest Journey". Mais j'ai trouvé ça insupportablement verbeux, dénué d'originalité et, somme toute, guère intéressant. J'ai donc laissé tomber.

Il y a tout juste quelques jours, j'ai remis ça en entamant "Syberia". Cette fois, j'ai réussi à finir le jeu.

Je précise que je n'ai pas hésité à m'aider d'une solution trouvée sur le Net lorsque je me trouvais franchement bloqué. La raison pour laquelle je n'aime pas trop les jeux d'aventure, c'est qu'on passe son temps à trouver quel objet précis il faut utiliser à quel endroit précis, souvent en-dehors de toute logique rationnelle. Et si on manque la plus petite chose, on se retrouve complètement coincé, ce que je trouve très irritant. D'où la solution. Syberia n'est pas extraordinairement difficile (pour un jeu d'aventure), mais il m'est tout de même arrivé de m'en servir assez souvent.

Syberia est l'oeuvre de Benoît Sokal, qui est notamment l'auteur de la série de BD "Canardo" (je n'en ai lu qu'un seul opus et ne saurais donc porter un avis construit sur l'ensemble de l'oeuvre).

Dans le jeu (qui se passe en 2002), on incarne Kate Walker, une avocate new-yorkaise. A la demande du patron de son cabinet, elle s'est rendu dans un village perdu dans les Alpes, où se trouve une usine d'automates. Sa mission est de procéder au rachat de l'usine pour le compte du client du cabinet, la World Company... pardon, je veux dire la Universal Toys Company. Manque de bol (du moins pour l'avenir professionnel de Kate) : la propriétaire de l'usine, Anna Voralberg, vient de décéder et il s'avère qu'elle a un héritier, son frère Hans, disparu depuis 64 ans. Hans Voralberg, à l'époque où il vivait encore dans le village, était un adolescent étrange, presque autiste, mais doté d'un don fabuleux pour la construction des automates. Kate va devoir se lancer à sa recherche. Pour ce faire, il lui faudra monter à bord d'un train étrange - l'une des dernières inventions de Hans - qui l'emmènera à travers le continent vers une destination inconnue.

Le jeu se divise en quatre endroits différents : le village de départ et trois escales, où Kate retrouvera des traces laissées par Hans (et devra faire face à divers obstacles l'empêchant de poursuivre son voyage). Suivant une pratique que je trouve désagréablement répandu ces temps-ci et quelque peu malhonnête, le jeu s'arrête en plein milieu de l'histoire. Il faut acheter Syberia 2 pour connaître la fin ! Paradoxalement, je dois dire que j'ai d'autant plus aimé la fin de Syberia qu'elle laisse l'histoire inachevée. Je pense donc ne pas acheter la suite (prenez ça dans les dents, malandrins !). Mais tout le monde n'appréciera pas nécessairement cette "fin" autant que moi.

Le point fort de Syberia, c'est son atmosphère. Les décors sont très beaux. Les bâtiments et les machines ont un charme rétro qui donne l'impression d'avoir complètement quitté le XXIème siècle. Les automates, qui ont souvent forme humaine, suscitent un sentiment de profonde nostalgie. Après le départ du village alpin, la plupart des personnages que rencontre Kate paraissent plus ou moins timbrés, perdus dans leur monde à eux. Les différentes escales du train sont dans des lieux qui ont connu un passé prestigieux et une grande activité, mais qui sont désormais presque à l'abandon. Tous ces éléments se combinent pour donner une ambiance marquante, sans laquelle Syberia serait un jeu totalement quelconque.

J'ai déjà dit que je n'aime pas beaucoup la logique des jeux d'aventure. Du côté positif, il n'y a pas beaucoup d'énigmes abusivement compliquées et/ou absurdes dans Syberia. Du point de vue négatif, il n'y en a pas des masses qui soient particulièrement intéressantes non plus.

Kate n'est pas follement intéressante (et pourtant, j'aime bien incarner des personnages féminins). Au fil du jeu, elle a un certain nombre de conversations téléphoniques avec son patron (exécrable), sa mère (timbrée), sa meilleure amie (superficielle) et son fiancé (qui la traite comme un paillasson). Elle manifeste vraiment très peu de caractère, ce qui est regrettable. Par comparaison avec les personnages étranges qu'elle rencontre, elle paraît presque diaphane. Ca n'empêche pas que j'aime beaucoup la façon dont elle agit à la fin du jeu, même si elle est assez prévisible.

En conclusion, je ne recommanderais pas Syberia à tous le monde. J'ai trouvé le jeu suffisamment distrayant grâce à sa très bonne atmosphère (une qualité à laquelle je suis particulièrement sensible). Je me serais certainement lassé bien avant la fin si je n'avais pas eu épisodiquement recours à la soluce, mais, comme je l'ai dit en introduction, je n'aime pas beaucoup le principe des jeux d'aventure. Beaucoup d'imagination est visiblement passé dans Syberia, notamment au niveau visuel et en ce qui concerne les lieux et les personnages. Les énigmes manquent cependant d'invention et il est dommage que Kate soit une héroïne un peu terne.
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#2
Une belle retransmission de ce qu'est Syberia. J'en en gros le même point de vue, même si j'aime beaucoup le petit village français dans lequel on commence. Et pareil, je pense que je ne me procurerai pas le Syberia 2 parce que la jolie note sur laquelle se termine le 1 devrait rester sur un point d'orgue.

Par contre, tu dis ne pas avoir aimer The Longest Journey. J'y avais joué il y a longtemps (... 5 ans !) et j'adore ce jeu. Il y a vers la fin de grosses énigmes, particulièrement dures, mais justement j'aime bien ce côté verbeux, de bons dialogues, et des personnages animés (en terme de paroles). C'est vrai qu'il traîne en longueur, de même que Syberia, au final, me semble assez court pour un jeu d'aventures. Mais je préfère quand même The Longest Journey...
Il ne faut pas attendre d'être heureux pour sourire... il faut sourire pour être heureux.
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#3
Le meilleur jeu d'aventure restera sans doute The Day of Tentacle, qui est un joyeux mélange de ce que pourrait faire les monthy python s'ils se mettaient devant un pc...
[Image: style7,WhiteRaven.png]
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#4
Glutinus a écrit :Par contre, tu dis ne pas avoir aimer The Longest Journey. J'y avais joué il y a longtemps (... 5 ans !) et j'adore ce jeu. Il y a vers la fin de grosses énigmes, particulièrement dures, mais justement j'aime bien ce côté verbeux, de bons dialogues, et des personnages animés (en terme de paroles). C'est vrai qu'il traîne en longueur, de même que Syberia, au final, me semble assez court pour un jeu d'aventures. Mais je préfère quand même The Longest Journey...

Je ne déteste pas les jeux verbeux (mon jeu préféré, après tout, est Planescape : Torment). Mais je trouvais les dialogues de The Longest Journey abusivement longs par rapport à leur intérêt.

La chose que je reproche le plus à The Longest Journey, en fin de compte, c'est son manque d'imagination. Le monde technologique de Stark n'est pas trop mal, mais le monde fantastique d'Arcadia, qui aurait dû être une expérience déroutante et excitante, se révèle vite d'une grande banalité. Par ailleurs, la grande majorité des éléments fantastiques (les gardiens, les dragons, les médaillons, l'ordre mystique des gentils, etc.) sont très peu inventifs : c'est le genre de clichés qu'on retrouve à la pelle dans l'héroïc-fantasy.

De façon plus générale, les personnages que l'on rencontre, les lieux que l'on visite et les situations auxquelles on se trouve confronté ne m'intéressaient pas suffisamment pour que je continue "The Longest Journey" (j'ai dû m'arrêter entre le tiers et la moitié du jeu). Il est vrai que c'est un jeu deux ou trois fois plus long que Syberia, qui est effectivement assez court.

Une qualité de The Longest Journey par rapport à Syberia, c'est la possibilité d'observer des objets avec lesquels on ne peut pas intéragir. Ca donne la possibilité à April de faire des observations, ce qui lui donne davantage de personnalité tout en restant optionnel et en n'alourdissant donc pas le jeu. Kate, en revanche, a rarement l'occasion de parler en-dehors des dialogues et des moments où elle se retrouve face à une porte coincée ou une machine défectueuse.

Bref, The Longest Journey a une héroïne mieux conçue : elle a une personnalité plus affirmée et on peut davantage contrôler ce qu'elle dit pendant les dialogues. En revanche, je préfère Syberia au niveau de l'histoire, de l'atmosphère, de l'aspect visuel, des lieux que l'on visite et des personnages que l'on rencontre. Au niveau des énigmes, les deux jeux sont à peu près à égalité : celles de Syberia sont souvent trop simples et celles de The Longest Journey parfois absurdement compliquées.
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#5
Je joue a Sybéria depuis quelques mois, mais par a coup, etant donné que plusieurs plantage surviennent assez souvent. Pour ce qui est du background et des décors, j'aime beaucoup, les coup de fils que passe Kate sont a mon avis juste là pour nous rappeler que le vrai monde existe aussi, et qu'il semble bien terne face à ce que l'on découvre. Par contre le gameplay est excecrable, on se met à bailler lorsque doit faire traverser tout le niveau à Kate pour retrouver un objet à un endroit precis. C'est certe + ou - le lot de tout jeu d'aventure, mais j'ai trouver ce point particulierement ennuyeux ici. J'espere le terminer un jour et aborder le second opus.
Pour ce qui est du jeu d'aventure en général, j'aime beaucoup la série Myst, notament pour ses univers différents, son personnage anonyme et ses enigmes, qui sont certe compliquées mais qui obéissent toujours à une logique.
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#6
Salla a écrit :les coup de fils que passe Kate sont a mon avis juste là pour nous rappeler que le vrai monde existe aussi, et qu'il semble bien terne face à ce que l'on découvre.

C'est certain. Et ce n'est d'ailleurs pas une mauvaise idée de nous remettre en contact périodiquement avec le "monde réel" pour souligner le contraste avec ce qui nous entoure. Mais il est un peu ennuyeux que Kate s'y montre extrêmement passive (notamment vis-à-vis de son fiancé) et qu'on ne dispose d'aucun contrôle sur ce qu'elle dit.

Citation :Par contre le gameplay est excecrable, on se met à bailler lorsque doit faire traverser tout le niveau à Kate pour retrouver un objet à un endroit precis. C'est certe + ou - le lot de tout jeu d'aventure, mais j'ai trouver ce point particulierement ennuyeux ici.

Il est certain que la recherche des nombreux objets indispensables peut se révéler assez agaçante. Je pense qu'on la remarque particulièrement dans Syberia parce qu'il s'y trouve beaucoup de "tableaux" complètement vides, dans lesquels on n'a rien à faire et qui ne sont là que pour le décor, mais qu'il faut néanmoins traverser à de multiples reprises lors de nos nombreux allers-retours.

Citation :Pour ce qui est du jeu d'aventure en général, j'aime beaucoup la série Myst, notament pour ses univers différents, son personnage anonyme et ses enigmes, qui sont certe compliquées mais qui obéissent toujours à une logique.

Un peu comme Syberia, Myst est une série qui joue beaucoup sur l'atmosphère et l'aspect visuel. On peut tirer du plaisir simplement du fait d'explorer l'univers qui nous est offert. Cela étant dit, la difficulté des énigmes est un peu rébarbative. Certes, elles sont essentiellement logiques (pas d'objet improbable à utiliser de façon absurde), mais elles impliquent souvent des va-et-vients un peu lassant pour déterminer l'effet exact de tel levier ou de telle manette. De plus, j'aime bien intéragir avec d'autres personnages.
J'avais fini Myst à peu près par moi-même. En revanche, pour Myst 2, j'ai dû m'aider d'une soluce de bout en bout.

Mon jeu d'aventure préféré est "Amber : The Longest Journey", mais il est à peu près inconnu en France. C'est une histoire de fantômes très atmosphérique.

Sinon, je suis d'accord avec Whiteraven en ce qui concerne Day of the Tentacle : c'est vraiment un excellent jeu, tout à fait hilarant. Il faudra que je m'y remette un de ces jours.
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#7
Outremer a écrit :La chose que je reproche le plus à The Longest Journey, en fin de compte, c'est son manque d'imagination. Le monde technologique de Stark n'est pas trop mal, mais le monde fantastique d'Arcadia, qui aurait dû être une expérience déroutante et excitante, se révèle vite d'une grande banalité. Par ailleurs, la grande majorité des éléments fantastiques (les gardiens, les dragons, les médaillons, l'ordre mystique des gentils, etc.) sont très peu inventifs : c'est le genre de clichés qu'on retrouve à la pelle dans l'héroïc-fantasy.

Je suis assez d'accord. Stark et en particulier Venise (New Venise ???) révèle beaucoup de la ville semi-futuriste, avec son quartier étudiant mais également ses bas-quartiers, sa police etc. Et il est vrai que le cliché est typique, mais j'aime beaucoup la manière de s'exprimer de nombreuses personnes, notamment Abnaxus qui parle pendant cinq minutes pour donner le chemin alors que cela signifie simplement "aller tout droit sur cinq cent mètres puis tourner à droite". D'autres personnages sont assez plaisants, je crois que le peuple-oiseau en fait partie, et le faux "nécromancien" complètement timbré.

Outremer a écrit :Je ne déteste pas les jeux verbeux (mon jeu préféré, après tout, est Planescape : Torment). Mais je trouvais les dialogues de The Longest Journey abusivement longs par rapport à leur intérêt.

Tiens amusant, Planescape : Torment reste ma référence videoludique. C'est affolant parce que tous mes amis l'ont détesté. Je l'ai acheté par hasard il y a quatre ans, et je dois vous dire que je ne l'ai pas regretté ! Ce jeu est magnifique, au niveau du scenario, et des dialogues longs ! D'ailleurs il y a une magnifique mise en abyme du Hack and Slash (Les modrones et leur fameuse expérience du jeu social), qui se moque beaucoup de Planescape : Torment car pour peu qu'on y joue bien, il faut presque tout régler au dialogue.

Pour ceux qui ne connaissent pas, Planescape : Torment est un "en attendant Baldur's 2" sorti en 1999 comme Icewind Dale, il fait diverger le jeu de rôle. Autant Icewind Dale est, à mon goût, un hack and slash pur et dur en utilisant le moteur BG, autant Planescape : Torment prouve que le moteur de dialogue est beaucoup plus utilisé ! Ceux qui y ont joué reconnaîtront également, à mon avis, de nombreuses corrélations avec la Créature Venue du Chaos. Effectivement, le personnage principal est un homme ideux, amnésique... et immortel.

Mais bon je n'en dirai pas plus à moins qu'on me le demande expressément...
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#8
J'ai joué et beaucoup aimé les deux Sybéria.
Pour ceux qui hésitent à jouer à Sybéria 2, je leur conseillerai de le téléch.... euh... de l'acheter. Il est aussi bon que le premier, est encore plus inventif et possède une durée de vie équivalente, voir peut-être supérieure (mais est également un poil plus difficile).

Pourtant, je ne suis pas non plus un fana des jeux d'énigmes. Quoique je suis friand des Monkey Island.
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#9
Comme toi Fitz, je pense que Syberia est un très très bon jeu d'aventure.

Mais les meilleurs sont néanmoins Monkey Island, si drôle et si passionnant. LOL Vive Threepwood!!! LOL
"Il n'y a pas de réussite facile ni d'échecs définitifs." Marcel Proust
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#10
Au fait, ils parlaient pas de sortir Monkey Island 5 ou c'est tombé à l'eau?
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#11
Si, si la sortie est prévue pour novembre 2007 (pour l'occasion de l'acheter à Noël).
"Il n'y a pas de réussite facile ni d'échecs définitifs." Marcel Proust
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#12
J'ai joué à Syberia I et II, et j'ai bien aimé l'univers, la réalisation poétique, les énigmes pas trop "prises de tête".
Dans un genre similaire, j'ai bien aimé Dreamfall (mais je n'ai pas joué à The longest journey)
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