Alors voilà, j'ai fini
Prisme hier, et vu comment j'ai insisté pour le finir jusqu'à une heure du mat, je pense que je peux en conclure que j'ai vraiment bien aimé.
L'écriture est bonne, l'intrigue relativement bien ficelé (même s'il y a quelques couacs, j'y reviendrai bientôt) et on retrouve la capacité de Merlinpinpin à créer une atmosphère (c'était déjà très notable dans sa dernière oeuvre).
On retrouve là encore un cast presque entièrement féminin (franchement, je trouve que le thème de cette année aura été "le monde des femmes" plus que "vous n'êtes pas seul"
), et dans l'ensemble il "sonnait" assez juste (je fais l'impasse sur les scènes olé-olé, donc je parle pour le reste). Je relèverais juste une insistance un peu trop marquée sur l'aspect séduisant de l'héroïne, qui fait décalée.
Je ne peux bien évidemment (égo oblige) m'empêcher de remarquer quand même que le concept de cette AVH me fait beaucoup, beaucoup (BEAUCOUP) penser à ma propre création,
Paradoxes (oui, pub gratuite au passage). Mais beaucoup, quoi (ledit égo est même quelque-peu vexé de voir les commentaires sur "quelle idée géniale ce concept que l'échec et le retour au 1 fasse partie du jeu, je n'avais jamais vu ça !", vous êtes en train de dire que vous ne l'avez jamais lu en fait !). Donc effectivement, je me suis retrouvé en terrain connu et je n'ai pas été déboussolé par le principe :p
D'ailleurs, je n'ai été géné en rien par la longueur des sections (si j'en suis à devoir la relire, heu et bien je le fais en diagonale, voire je passe directement à la partie du choix). Je préfère avoir une bonne section bien écrite dans le détail et la zapper par la suite, que d'en avoir une artificiellement raccourcie pour qu'elle soit plus facile à relire (et que je zapperais de toutes façons quand même, donc le gain est plus ou moins nul).
Donc spoiler : c'est bien mon AVH préférée de ce concours.
Ensuite, il y a quand même quelques défauts, que je vais donc détailler :
Je trouve que les deux autres personnages sont vraiment beaucoup en retrait et très peu utilisés. En particulier Orphéa, qui est tellement peu présente et tellement peu décrite que j'ai plus eu l'impression d'avoir affaire à un mécanisme ou un prétexte qu'un personnage. Pour tout dire, j'ai même repris le passage des règles et vérifié que la version "carré" n'était pas buggée, parce que j'avais l'impression qu'il manquait (ou que j'avais raté) le texte la concernant. Mais en fait non, c'est juste qu'il y a TRÈS peu de ce texte en question. Trop succint pour le coup.
L'aspect "c'est magique" qui solutionne la boucle.
Montrer le contenu
SpoilerAutant je ne suis pas gêné par "en fait je suis une indigo et je suis un de mes ennemis affichés" de Graciosa, autant "MAGIE je découvre soudain que j'ai des pouvoirs et je répare un sabotage à distance" m'a semblé vraiment sorti d'un chapeau.
La fin Bisounours qui touche à un point récurrent qui m'irrite dans ce type d'histoire :
Montrer le contenu
SpoilerDes transhumains ayant des pouvoirs de guedins qui se libèrent de l'oppression et vont enfin pouvoir vivre en harmonie avec les humains normaux, arc-en-ciel et fleurs et compagnie.
C'est presque systématique dans toutes les histoires de ce style, et cela occulte complètement la réalité de ce qui se passerait si l'on avait une population surpuissante vivant en voisinage avec une population beaucoup moins puissante.
Et bien entendu, le risque majeur dès que l'on s'amuse à toucher au voyage dans le temps : c'est très casse-gueule pour une bonne raison, et l'histoire se prend un certain nombres d'écueils :
Montrer le contenu
Spoiler- L'histoire elle-même est paradoxale : pour qu'Orphéa existe, Laurine doit survivre, hors Laurine ne peut survivre sans l'intervention d'Orphéa (et de Graciosa). C'est déjà assez bancal de "corriger une altération", mais là il s'agit d'une personne n'ayant jamais eu la possibilité d'exister qui apparaît de nulle part et qui va fabriquer les conditions nécessaire à son existence, tout en pointant du doigt que le fait qu'elle crée ces conditions cause également sa non-existence.
Désolé, mais il ne s'agit pas là d'une utilisation astucieuse des paradoxes temporels, il s'agit tout simplement d'un trou de scénario :p
- Les conséquences de la possibilité de voyager dans le temps sont sous-évaluées. Alors oui, c'est le problème inhérent à tout ouvrage qui parle de ce sujet, mais c'est justement pour cela que c'est un sujet casse-gueule et qu'il convient de VRAIMENT faire attention et de penser à tout ce qui peut en découler.
Bon, ensuite il s'agit d'accepter une prémisse pour que l'histoire existe, et le thème de l'AVH est beaucoup plus orienté sur les émotions des perosnnages que sur la cohérence temporelle, donc je peux faire abstraction. Mais je tique quand même.
Voilà voilà, dans l'ensemble donc une AVH de très bonne facture, qui ne peut éviter quelques problèmes dûs à un thème sous-jascent piégeux par essence, mais qui s'en sort en le laissant en arrière-plan et en focalisant plutôt sur l'aspect poétique et émotionnel, permettant de faire digérer (ou même d'ignorer) les scories qui en découlent.
Bien joué !