Spoiler
Déjà globalement, je n'ai pas eu l'impression de fuir la difficulté en évitant de tout détailler. J'avais l'impression que mes paragraphes étaient déjà bien longs et chargés d'informations ou d'événements. En tous cas j'ai passé énormément de temps à l'élaboration du scénario dans son ensemble et à l'adaptation progressive des textes des paragraphes aux modifications progressives de l'histoire (purement psychologique -> fantastique assumé).
Après, comme je l'ai déjà dit, je n'aime pas tout détailler, même pour moi : savoir qu'untel a été décapité par le démon ne me pose pas forcément la question de "comment exactement le démon décapite-t-il ?", ce qui est peut-être un tort mais aussi une vertu pour ma motivation à écrire car c'est une manière de ne pas m'engluer dans les détails.
- Concernant le médaillon, et plus généralement les bijoux, voici un peu le tableau :
Louis de Salman est hanté par ses échecs, fragilisé. Lorsque la comtesse fait appel à lui pour retrouver le coffret volé (par le serviteur Edgar Thompston, dont on note le comportement déviant justifiant sa mise à la porte et qui faisait donc une première proie de choix pour le démon), le chasseur de démons retrouve vite la piste du jeune cuisinier.
Celui-ci n'a pas résisté bien longtemps au pouvoir du démon mais a réussi en quelque sorte à le contrer en se donnant la mort - ce qui attend le héros dans un certain PFA.
Louis découvre alors le coffret et son contenu : en ramassant les bijoux il se retrouve en contact avec le réceptacle du démon des ombres qui entame aussitôt le nouveau processus de possession (Le chasseur est vulnérable en raison de son état psychique et hautement désirable car un adversaire de choix et peut-être un moyen formidable de parcourir ce monde matériel).
Louis emporte quelques objets chez le bijoutier (qui y repensera en examinant la broche) pour son enquête, tout en faisant preuve d'une certaine discrétion quant à l'origine du butin (compte tenu de son employeur), et garde la broche qui sera retrouvée sur la chemise chez lui.
Quant au médaillon je pense que le démon ne souhaitait pas qu'il demeure chez Louis (car c'est un moyen de le détruire) et qu'en revanche la présence de son portrait à l'intérieur accélère ou aggrave le processus de possession : c'est donc bien le chasseur de démons lui-même sous l'influence de la créature maléfique qui a rendu le médaillon à la comtesse après y avoir placé la gravure, signant son propre arrêt de mort.
Après je ne suis pas allé jusqu'à décrire les mécanismes de possession : je n'avais pas envie de le faire et surtout je crois que je n'avais pas trop la place (le paragraphe chez la comtesse est déjà immense)
- Concernant les PFA liés à la "révélation précoce", je pense que cela vient de la construction de l'histoire. Dès le début je voulais une justification au fait que Louis, tout en étant assez conscient pour s'écrire lui-même, ne puisse pas se révéler directement la vérité. Il faut avouer que ce postulat de départ est assez casse-gueule.
J'ai donc conçu la possession de Louis comme une progression vers la folie et sa double personnalité comme un moyen de freiner cela et d'essayer de l'endiguer à temps.
Du coup, logiquement, la révélation brutale de la vérité devait être
insupportable, déclencher en quelque sorte une crise qui ouvrirait la voie au démon (un peu comme Kyûbi dans Naruto, pardon pour la référence mais c'est ce qui me vient à l'esprit).
Ainsi, si l'on brusque Lana,
dans le cas où elle n'a pas été prévenue de notre visite, et qu'on prononce une formule révélant le démon, alors la crise se déclenche (au-delà de l'explication rationnelle : formule -> démon -> fin, je pense que le fait d'agir
violemment justifie ici le basculement dans la folie)
A noter que si on tente la formule mais au paragraphe 35 il ne se passe rien car Lana a lancé un sortilège de protection contre cette formule (traces d'un sortilège, miroir brisé, etc. : il y a quelques indices dans le texte) puisqu'avec le code "serpent" on a parlé à Lana sous notre deuxième personnalité ce qui lui a permis de comprendre enfin exactement ce qui nous arrivait et de se préparer à cette action prévisible.
Je réponds aussi à la question sur le 35 : Lana essaie de nous aider mais ne sait pas encore trop comment (elle n'a pas fini sa propre enquête, celle qui la mène à engager le voleur pour dérober le fameux médaillon). Elle dit "si je vous parle, le démon nous tuera tous" ce qui pour moi exprime bien le fait qu'elle veut nous aider mais ne peut pas sous peine de libérer notre folie...
Pour moi elle distingue encore "vous" et "il" tout simplement parce qu'elle nous découvre sous notre vraie personnalité.
Là encore je n'ai pas voulu détailler totalement la dernière rencontre entre Lana et Louis sous sa deuxième personnalité, ce qu'ils se sont dit exactement, ce qu'il a pu lui apprendre sur le médaillon, ce que le démon a fait pour contrer cela : du coup c'est un peu flou... argh, dommage !
- Pour le rideau de la calèche, c'est la même chose, voir Lana alors qu'on n'a pas le code "épines" (donc pas le passage par le 35) c'est affronter une révélation insupportable (peut-être parce qu'à ce moment de l'histoire on est trop fragilisé pour ce simple lien avec notre double personnalité).
Bon, quand je l'ai écrit, cela me paraissait évident... dur de prendre du recul (surtout que le lecteur/joueur n'a pas lu tous les paragraphes possibles précédents)
- Concernant les baisers et l'apparence de Lana, je pense que la perception qu'en a notre deuxième personnalité est déformée par l'influence du démon (après tout la créature a beaucoup de bonnes raisons de ne pas trop apprécier Lana...), je ne suis pas allé plus loin, là encore c'est sans doute dommage car on reste sur notre faim.
Bien sûr cela permettait dès le départ de créer une fausse piste intéressante.
- Pour le 11 : oui, Akka m'a fait la même remarque, en insistant d'ailleurs sur la rupture "d'échelle" ou "de ton" avec le reste de l'AVH.
Dans mon esprit les fins (y compris celles où Lana intervient) sont avant tout des représentations symboliques de l'issue de la lutte intérieure entre le démon et le héros (puisque je rappelle qu'au départ l'histoire est pour moi un moyen de mettre en images les ravages de la culpabilité, mais l'ai-je dit, en fait ?).
En même temps cela me semblait tout de même cohérent car ce démon somme toute puissant est loin d'être ridicule : d'ailleurs la conquête d'un cerveau humain comme celui de Louis (qui même diminué demeure l'un des rares humains capable de chasser les démons, ce que Lana n'est pas d'ailleurs, malgré toute sa puissance d'enchanteresse) me semble dans un sens au moins aussi délicate que la destruction d'une ville par le feu.