Rendez-vous au 1

Version complète : Turlogh le Rôdeur
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Turlogh le Rôdeur: la Sphère du Nécromant est une BD-jeu publiée en 87 par Delcourt, dessinée par Larnoy, scénarisée par Cailleteau.
Un point intéressant, c’est que ce n’était que la 1° partie d’un ensemble, la 2° étant un jeu pour Amstrad CPC par Cobra Soft ( la Sphère en question est un dispositif de vision à distance, et grâce à lui notre bon roi se fait une idée des périls qui le menacent et nous envoie remplir la 2° mission pour les régler ) Je n’ai jamais fait la partie informatique mais à lire les critiques les combats trop nombreux et trop difficiles en étaient la principale difficulté.

Notre perso est un baron mais il va à l’aventure tout seul comme un grand ( bon, c’est une mission commando aussi ). C’est un guerrier-magicien mais ne vous excitez pas: on a exactement 3 sorts dont 2 avec une seule opportunité de les utiliser, le 3° est un sort de soins qu’on peut utiliser à 3 reprises - ou 4 si on renonce avant le début de la partie à utiliser le sort d’attaque. Ce qui est assez pervers puisqu’on perd essentiellement nos PdV en combat, donc qu’un bon combattant pourra laisser tomber le 4° sort de soins et se faciliter le dernier combat encore plus…
Le tirage des caractéristiques est tout à fait celui des Prêtre Jean/Sindbad, avec 2d+6 pour le Combat et 2d+18 pour les PV, et le système de combat aussi ( SANS le Jugement de Dieu, ce qui se tient vu qu’on est dans un Héroïc Fantasy classique, donc plutôt Sindbad que Prêtre Jean ) il y a quelques autres caractéristiques que le Combat mais elles sont peu utilisées.
De nos adversaires, celui avec le Combat le plus haut est un visqueux homme-lézard à 15, ensuite on en a 3 à 14 ( dont le boss de fin qui avec son total d’Endurance reste quand même respectable ) et le reste n’est que du menu fretin.
L’aventure se veut un actioneer à grand spectacle: une armée entière attaque la forteresse du Nécromant défendue par une horde d’humanoïdes, on peut faire partie d’une escadrille qui chevauchant des aigles géants affronte une force équivalente montée sur ptérodactyles etc, etc
Il y a pas mal de PFA mais qui résultent en général de mauvais choix faciles à ne pas faire.
La fin est sans doute la meilleure partie avec le trio de guerrières très peu habillées et la métamorphose du méchant est d’une assez grande coolitude; la case si on se fait tuer par la limace géante cracheuse d’acide n’est pas mal non plus. Le dessin de Larnoy n’y a rien de génial cependant et la colorisation est souvent ratée, quant au point de vue ludique ça ne casse pas trois pattes au canard de Nosférax… maintenant pour une BD-jeu ça reste le haut du panier ( comparez à l’ignoble Citadelle Pourpre de Headline et Terpant pour voir Berk )

Ce qui est plus intéressant que la BD-jeu en elle-même, c’est le contexte où elle se place

• elle est sortie octobre 87, soit même mois que les Adorateurs du Mal, en pleine 2° vague des publications de la Headline’s band*
• le système de combat et de création est bien évidemment du Headline pur
• Il y a une limace géante dans les souterrains de la forteresse comme dans celle d'Alamuth et avec les mêmes caracs ( sauf le bonus aux dommages qui n’est pas dans les règles de la BD )
• Le scénariste est Thierry Cailleteau qui était associé avec Vatine [ le premier Aquablue sortirait en 88 et ils avaient déjà publié Les Aventures de Fred et Bob ( c’est moins glamour, oui ) ], et Vatine avait fait les illustrations des AdM ( qui je le maintiens sont les meilleures de la série ).
• L’aventure est écrite dans l’esprit Headline, autant l’humour (le sort d’invocation de l’esprit guérisseur Sah Mù ) que les situations adultes ( 3 brutes s’apprêtent à violer une belle jeune femme, on peut soit proposer de participer au gangbang Down - mauvaise idée, PFA - ou les combattre pour la sauver: et une fois les affreux taillés en pièces elle la joue mon sauveur et nous couchons avec elle Yep )
Pour nous résumer, Cailleteau devait être un copain de Headline; ou bien Headline a eu un rôle non crédité au générique, ou bien Cailleteau était fan des PJ/Sindbad.

* Alamuth 1/86
Sphinx 2/86
Salomon 3/86
Babylone 3/86
Météore 4/86
Masque Jaune 6/86


Sindbad 4/87
LS 1 5/87
LS 2 6/87
LM1 6/87

Adorateurs 10/87
Turlogh 10/87
LS 3 11/87
Citadelle Pourpre 1/88
Bizarrement, ce titre m'évoque plutôt un vieux rpg sur CPC. Je n'avais pas pensé qu'il s'agissait d'une adaptation de BD !
Elle se trouve encore ou là aussi c'est devenu une bd a prix d'or ?
(04/02/2013, 19:50)Albatur a écrit : [ -> ]Elle se trouve encore ou là aussi c'est devenu une bd a prix d'or ?

ce matin [ pour répondre à la même question de Lowbac sur la Taverne ] je l'ai vue sur eBay à 5€
Dans la partie informatique, outre le roi les PNJs importants étaient la magicienne Achnéa, la baronnne Skelleftéa et le sorcier Xor.
apparemment, elle impliquait de
. défendre un château contre les forces du Mal ( s'il fallait prendre des décisions comme commandant, c'était cool… )
. se friter 3 gobelins exploiteurs de paysans ( pas dépourvu d’intérêt ), un ogre ‘gardien ou clochard’ qui erre dans les souterrains du château de Much’Quaryat, un ours géant et “bien d’autres sympathiques créatures” dont un nain et apparemment aussi un dragon.
Pour rester dans la ligne de la BD, je présume qu’on avait des scènes chaudes avec la baronne ou la magicienne, voire les deux; mais peut-être n’est-ce qu’un produit de mon imagination surchauffée…

Quant à Cambier et Verhoest, je viens de découvrir qu’ils sont bien connus dans le milieu de la BD, voilà ce qu’en dit le site de Dargaud
Après avoir brillamment passé six années à l'Université Libre de Bruxelles (licence en philologie romane, agrégation de l'enseignement secondaire supérieur, licence en journalisme et communication sociale), Jean-Luc Cambier devient journaliste indépendant au sein du quotidien La Dernière Heure. Il y crée ainsi une page «~rock~» hebdomadaire de 1985 à 1987.
En 1988, il rejoint la rubrique musicale de l'hebdomadaire Télé Moustique (équivalent du Télérama français) pour devenir en 1994 responsable de l'hebdomadaire.
Actuellement, et ce, depuis 2004, Jean-Luc Cambier est rédacteur en chef de Télé Moustique et de Télé Pocket (équivalent de Télé Poche). Parallèlement à cette activité, il a collaboré à de nombreuses publications donc Sic, L'Instant, Canal + Vidéo France, etc.
Son activité n'est pas seulement liée à la presse. A partir de 1987, Jean-Luc Cambier a publié 3 récits interactifs pour «Le Livre de Poche» (La Marque du Samourai, Le Monastère oublié, Les Guerriers du Feu) ainsi qu'un un Astérix inter-actif aux «Editions Albert René».
Un nouveau monde n'est pas le premier ouvrage publié en collaboration avec Eric Verhoest. Ils ont déjà rédigé ensemble L'Encyclopédie du Marsupilami de Franquin chez Marsu Productions (1991), Blake et Mortimer, Histoire d'un Retour chez Dargaud (1996), La Légende des Sambre (entretiens avec Yslaire) chez Glénat (2003) ainsi que Le Monde de Franquin (catalogue de l'exposition) chez Marsu Productions (2004).


Headline lui-même étant surtout connu en-dehors de notre milieu comme critique de BD, ce n’est pas en soi une surprise, mais ce qui est intéressant c’est qu’autant de gens de ce miieu se soient lancés dans l’aventure des LDVH.
Il est d’autant plus regrettable qu’un directeur de collection obtus ait coulé toute l’affaire - qui sait vers quoi autrement on se serait acheminés ?
Par pure nostalgie, j'ai racheté cette BD d'occasion récemment (prix : 2 euros). Je l'avais découverte quand j'étais en 6e. Je devais donc avoir 11/12 ans. Souvenirs, souvenirs... Il faut bien reconnaître que sur bien des points (excepté l'humour et le second degré) cette BD est supérieure à "Adam Drake : La citadelle pourpre" parue dans la même collection. Globalement, je trouve cela très bon. Le dessin est excellent, avec PAF bien gores, et me fait un peu penser au 1er tome de "La quête de l'oiseau du temps", même si effectivement les couleurs ne sont pas toujours heureuses. Beaucoup de péripéties et un bestiaire varié d'adversaires (centaure, minotaure, zombis, démon, dragon, gobelins, mage...), Même s'il s'agit d'un OTP, l'interactivité est bien faite : on a quand même une certaine dose de liberté pour rentrer dans la ville, puis dans la citadelle, par exemple. Un autre point fort c'est le nombre de "paragraphes" : 137... vs 100 pour "La citadelle pourpre", car l'espace de chaque page est mieux utilisé, avec des cases souvent plus petites et une histoire bien scénarisée qui permet à l'action d'avancer vite. Cela offre beaucoup plus de possibilités au lecteur-joueur. Donc pour quelques euros, n'hésitez pas à vous faire plaisir en (re)découvrant cette BD.