Rendez-vous au 1

Version complète : [Dragon d'Or] l'Œil du Dragon
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À première vue, l’Œil du Dragon avait tout pour être le meilleur des Dragon d’Or: un fort bon style, un répertoire de sorts non seulement varié mais original ( en particulier le Tigre de Feu ), un cadre fascinant: les ruines d’une cité maudite régulièrement submergées par les eaux de l’océan, un adversaire qui reste dans les mémoires en la personne du monstrueux Guerrier de Bronze…

Pourquoi donc ( à mon avis ) le résultat est-il profondément médiocre ?
- les objets et les monstres qu’on trouve n'ont pas la moindre logique, et pour la plupart on se demande ce qu’ils font là. Dès lors, ça n’est plus de l’exploration, c’est se balader de § en § en prenant des notes pour la prochaine tentative.
Si quelqu’un pouvait m’expliquer ce que le baron Criq ou son ami le vieux à l’araignée peuvent bien fabriquer dans ces ruines, je lui serais très reconnaissant…
- les kappas sont des adversaires particulièrement grotesques; il est vrai que les illustrations de Russ Nicholson les desservent terriblement mais ils n’en ont pas besoin pour être ridicules. Des types faits de corail avec des perles pour yeux et armés de cylindres lance-flammes ? Ouiiiii…
- le PFA totalement injuste de la fin où on doit choisir entre la haute, moyenne et basse fréquence sans avoir le moindre indice ( j’ai relu le livre § par § et je n'en ai vu aucun qui donne la moindre indication ) C’est le coup de la Cité des Voleurs à nouveau.
Par ailleurs, ce livre-jeu est épouvantablement dur. Je le mets dans la même catégorie que le Temple de la Terreur: des machins qu’on jette dans un coin à la seconde tentative. ( rien que le combat collectif de psychopathe qui ouvre l'aventure )
J'ai en effet le souvenir d'une très grande difficulté même si j'avais bien aimé quand même. Les kappas étaient pour moi des méchants très intéressants et assez effrayants car bien organisés, intelligents...
Il faudra que je le refasse car ça remonte.
Les kappas sont des créatures du folklore japonais. Comme nos elfes des légendes ont évolué avec l'heroic fantasy, les kappas de Dragon d'Or ont un look plus heroic fantasy qui m'a toujours bien plu. Je le trouvais original et déroutant.

Un peu comme Fitz, j'aime bien le côté "menace partout" de cette armée de kappas qui a envahi la ville, prête à surgir à n'importe quel moment.
Moi aussi j'ai bien aimé ce côté-là... Comme j'ai bien aimé le fait d'être attaqué dès le début par les soldats qui étaient soit-disant là pour nous escorter. On entre directement dans le vif du sujet et l'on comprend que notre mission ne sera pas de tout repos.
Un Dragon d'Or qui se démarque vraiment des autres, tant par sa difficulté (pire que le Dieu perdu), par son scénario, par son ambiance que par ses règles inédites.

Nous incarnons un guerrier-magicien nanti d'une douzaine de sortilèges, certains capables de neutraliser le plus puissant adversaire. Seuls quelques uns sont utilisables quand on le souhaite, la plupart ne l'étant que lorsque le texte le permet, à l'instar de la série Sorcellerie. Ce système de magie apporte une dimension tactique nouvelle et bienvenue à la série, d'autant plus qu'ils permettent presque toujours d'éviter les combats ou la perte d'Endurance s'ils sont judicieusement choisis. Nous en possédons douze, chacun utilisable une seule fois. Aucun n'est oublié même si LE bon chemin (oui il s'agit d'un terrible OTP) ne nécessite que d'en lancer même pas la moitié.

L'ambiance est l'un des points forts de ce bon LDVELH. La cité en ruines proche de sombrer dans l'océan, régulièrement recouverte par la marée montante, est à la fois lugubre et humide à souhait. On y sent en permanence la froideur des vieilles pierres, on croit entendre à chaque instant le plic-plic de l'eau suintante et glacée, tout comme le contact glissant du varech visqueux sous nos bottes.
Ceci par la grâce de descriptions soignées et originales du décor, de ces bâtiments antiques abritant des êtres, des pièges et des objets magiques d'un autre âge mais terriblement dangereux.
L'occupation des kappas participe également à ce sentiment de forte immersion. Dès le début de l'aventure, nous devons nous cacher de ces humanoïdes aquatiques qui nous traquent dans les rues délabrées en compagnie de leurs sentinelles craboïdes.

Notre objectif est motivant car changeant de l'ordinaire : une mission de sauvetage. Un savant est parti avec quelques gardes dans cette cité abandonnée pour y récupérer un artefact surpuissant : l'Oeil du Dragon. Malheureusement pour lui, sa quête a coïncidé avec une invasion de kappas, des créatures bipèdes aquatiques aussi intelligentes qu'impitoyables envers les humains. Il faut donc trouver l'endroit où s'est réfugié maître Girius et combattre ces ennemis redoutables qui cherchent également à faire main basse (mais palmée) sur l'Oeil du Dragon.

Malgré toutes ces qualités, je retiendrai surtout de ce livre-jeu sa difficulté redoutable. Il est structuré d'une manière bien vicieuse qui empêche de trouver rapidement la bonne voie conduisant au succès.
Au début, nous avons un plan de la cité en ruines avec des lieux remarquables. Impossible de tout visiter mais l'astuce est d'en explorer le maximum afin de dénicher tout un lot d'objets indispensables. Il est donc possible de revenir sur nos pas mais cette option n'est déjà pas simple à trouver. De plus, les objets ne sont pas évidents à acquérir, l'un d'eux entre autres nécessite la réussite d'un test qui s'apparente à un MAT à retardement.
En clair, les Habiletés faibles sont vouées à l'échec ce qui est dommage car autrement, la difficulté du jeu n'est jamais tributaire de l'aléatoire des dés. Le bon chemin permet d'éviter tous les combats défavorables et il est possible de terminer l'aventure avec une Endurance et du PSI minimal.

Où je trouve l'Oeil du Dragon très vicieux, c'est que le OTP n'est pas visible du premier coup. Même si l'on ne possède pas un objet vital, on peut franchir certaines étapes en se tapant des combats redoutables. Avec de la chance, on peut avancer. Mais ce sera pour au final être tout de même bloqué.
Le pire étant peut-être un objet très difficile à récupérer, qui semble être une alternative vers la scène finale. Mais ce n'est qu'un nouveau leurre car il ne conduit qu'à un combat statistiquement désespéré.

Si ce 6ème Dragon d'Or comportait 400 paragraphes et non 300, s'il ne perdait pas tant de paragraphes à cause des sortilèges, il serait considéré l'égal de chefs d'oeuvre des OTP tortueux, affiliés casse-têtes, genre La Créature venue du Chaos, le Chasseur de Mages, le Sépulcre des Ombres ou autres Ancienne Prophétie.

Finalement, le plus gros défaut de cette aventure n'est pas tant sa difficulté frustrante (même si parvenir à un paragraphe proche du début de l'aventure où on te demande 4 objets différents et que tu n'en as jamais vu la couleur d'un seul s'avère une expérience très pénible pour l'ego) mais sa brièveté. Le bon chemin permet heureusement de vivre les meilleurs passages mais la plupart du temps, on peut traverser la cité assez rapidement et passer à côté de la multitude d'objets nécessaires.
avec ça que le dernier choix à faire c'est un 1 chance sur 3 de réussir sans la moindre indication.
En fait c'est Ian Livingstone qui l'a écrit sous un pseudo Mrgreen

Et c'est vrai qu'il y a pour l'essentiel une bonne ambiance - de nombreux lieux comme l'allée des sphinx, le bord de mer… surtout le géant de bronze qui fait vraiment flipper - mais elle est gâchée par des bouffons comme le baron Criq ( que quelqu'un me dise ce qu'il fabrique là ! ) ou les kappas avec leurs têtes ridicules.
Dave Morris a commenté (en anglais bien sûr) à propos de cette chance sur 3. Apparemment, ce n'était pas volontaire.

As we're talking about The Eye of the Dragon, you may be wondering why it wasn't reissued along with the other five Golden Dragon books last year. No? Well, I'll tell you anyway. Reviews by Mrs Giggles, the aforementioned burnedfx, and on Demian Katz's site point out some serious flaws in the book. Most egregious of all, it seems that the big finale depends on a one-in-three guess. Ulp. I really thought I had provided a clue.
If that's really true, I owe an apology to an entire generation, as a random choice like that would be hard to justify right at the start of a book, but is criminally wrong at the end. And while I'm checking that, and fixing it if need be, I might as well tinker with the magic system and make a bit more of the protagonist's unusual background. And now that there's a Fighting Fantasy book of that name, I think I'll change the title to something more interesting too.
Je plussoie l'analyse de Fitz.
Il est vraiment complètement à part avec sa magie, primo. Ensuite, avec ses 400§, son côté OTP très vicieux, et des illustrations de Russ Nicholson, on se croirait complètement dans un DF. Je n'ai pas trop compris le lien avec les autres Dragon d'Or.
Malgré ses défauts type OTP, typiques de l'époque, cela reste mon Dragon d'Or préféré de la série grâce à ses sortilèges, au coude à coude avec le Dieu Perdu.
A ce propos, il manque pas mal d'illustrations dans la VF, si je me souviens bien. J'ai la VO qui traîne quelque part...
J'ai enfin fini ce LDVH. Enfin, presque ! J'ai échoué au tout dernier test (que Livingstone n'aurait pas renié) et je n'ai pas eu la patience de recommencer.

(Mon instinct m'avait soufflé la bonne réponse, mais j'ai commis l'erreur bête de faire le raisonneur et de rechercher à tout prix une solution logique : comme le joyau était vert et que le vert est la couleur du milieu dans un arc-en-ciel, je me suis dit qu'il fallait choisir la fréquence intermédiaire.)

Le livre reste sans doute le meilleur des Dragons d'Or : la cité a une excellente atmosphère, notre héros est sympathique et l'usage de la magie est un véritable plus. Mais je m'attendais à quelque chose du niveau des "Destins" de Dave Morris et, de ce point de vue-là, j'ai été déçu. Les rencontres ont de l'imagination, mais elles ne sont pas extraordinaires pour autant et la logique n'est pas leur point fort. Le scénario est très basique. La difficulté est franchement pénible.

Il existe deux voies pour parvenir à la fin. J'ai emprunté celle de la pomme, qui est sans doute la plus difficile (le monstre qui la garde est atrocement dur) mais que j'avais trouvé en premier.